
Quand j’étais en activité j’ai accompagné un certains nombre de patients et patientes qui étaient en lutte avec des phobies d’impulsion. Vous connaissez les phobies d’impulsion ?
Voici une petite définition : « Une phobie d’impulsion est un type de trouble anxieux où une personne a peur de commettre un acte violent ou inapproprié de manière impulsive, même si elle n’a pas l’intention de le faire. Par exemple, quelqu’un pourrait avoir peur de pousser quelqu’un d’une falaise alors qu’il se tient près du bord, même s’il n’a aucune intention réelle de le faire. Ces pensées intrusives peuvent causer beaucoup d’anxiété et de détresse à la personne qui en souffre. Il est important de noter que ces pensées ne représentent pas les véritables intentions ou désirs de la personne, mais sont plutôt le résultat d’une condition médicale. »
Le problème donc est que la personne voit apparaitre des pensées qui sont associés à des déclencheur de situation (voir le lapin et le renard un article sur le contrôle des pensées) ou de lieu (la falaise par exemple) ou d’odeur (Odeur de madeleine).
Un exemple précis était une jeune femme qui lavait la vaisselle avec de l’eau très chaude et des gants en caoutchouc et dont le fils était à coté d’elle sur une chaise haute. La pensée suivante apparaissait : « Je vais prendre mon fils et le noyer dans l’eau bouillante »… Elle était terrorisée par l’idée d’avoir cette idée.
Nous avons travaillé avec ACT : « Je ne suis pas mes pensées » et le problème s’est réglé en moins de 3 mois. Les ruminations sont progressivement disparues.
J’étais convaincu qu’on ne peut pas effacer une pensée et bien ce n’est pas tout à fait vrai ! On peut effacer ses pensées. Voir l’article sur Cerveau et Psycho du 18 mars 2024. (Il y a peu de temps…
Voici un extrait :
L’expérimentation proprement dite a ensuite pu commencer. Elle a consisté à exposer, douze fois par jour et pendant trois jours, 61 des participants à des indices qui correspondaient à leurs peurs futures. Pour reprendre l’exemple précédent, une personne inquiète que ses parents soient hospitalisés à cause du Covid avait pour indice le mot « hôpital ».
Au cours de leur entraînement, les sujets avaient pour consigne de se rappeler l’événement relié à l’indice pendant quelques secondes, puis de bloquer toutes les pensées ou images qui pouvaient s’y rapporter. Si jamais une pensée leur venait à ce sujet, ils devaient la chasser immédiatement de leur conscience et reporter leur attention sur l’indice. En outre, ils avaient interdiction de penser à autre chose qui aurait pu les distraire, les chercheurs souhaitant démontrer l’efficacité de la « suppression des pensées » et non d’une stratégie de « remplacement ». […/….]
méthode de suppression de pensées négatives
La méthode de suppression de pensées testée par Michael Anderson à l’université de Cambridge consiste à regarder des mots-clés qui font surgir systématiquement des pensées stressantes (par exemple le mot « hôpital », qui fait penser au Covid). Dans un deuxième temps, dès que la pensée parasite surgit, il faut s’efforcer de la chasser en se focalisant sur le mot-clé uniquement. Enfin, au bout de plusieurs répétitions de cet entraînement, la pensée stressante cesse de revenir.
Comme les chercheurs s’y attendaient, la suppression des pensées négatives a réduit l’intensité des peurs des participants. […/…] Mieux encore : ceux qui avaient repoussé leurs pensées relatives aux souvenirs négatifs ont vu leur santé mentale s’améliorer, bien plus que les participants du groupe témoin. […/….]
S’entraîner à ne plus y penser, ça fonctionne !
Supprimer ses pensées négatives est donc bénéfique, mais peut-on obtenir le même effet en engendrant plus d’images positives ? Pour le savoir, les scientifiques ont mis sur pied une expérience complémentaire. […/…] À la grande surprise, les expérimentateurs constatèrent que cela n’eut aucun effet bénéfique sur la santé mentale des sujets.
Produire des pensées positives serait donc bien moins efficace que bloquer ses pensées négatives,
82 % des personnes souffrant de syndrome de stress post-traumatique ont réduit leur niveau d’anxiété par la méthode de suppression des pensées.
(Voir l’article sur Cerveau et Psycho)
Étonnant non ? Comme quoi la psychologie continue d’avancer grâce la méthode scientifique.
Attention il y danger à rester dans ses idées reçues. Finalement je peux contrôler mes pensées si je m’entraine ! Parlez en à votre psychologue préféré….
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