Je rencontre régulièrement dans mon cabinet des clients qui vivent des schémas précoces inadaptés et des stratégies précoces inadaptées, qu’ils ont beaucoup de mal a remettre en cause. Sans rentrer dans le détail, qu’est-ce un schéma ? Et pourquoi est-ce si difficile de le remettre en cause celui-ci quand on est seul ?
1) Je vais tenter de répondre rapidement à la première question, « Qu’est-ce qu’un schéma précoce inadapté ? »
Selon Young :
- C’est un modèle ou un thème important ou envahissant.
- Il est constitué de souvenirs, de cognitions, de sensations corporelles et d’émotions.
- Il concerne soi-même et ses relations avec les autres.
- Il est constitué au cours de l’enfance ou de l’adolescence.
- Il est enrichi tout au long de la vie
- Il est dysfonctionnel de manière significative.
À l’origine de ces schémas précoces inadaptés, nous retrouvons, un problème au niveau des besoins affectifs fondamentaux non satisfaits, selon 4 dimensions :
- Déconnexion
- Surconnexion/manque d’autonomie
- Normes excessives de contrôle
- Manque d’auto-contrôle/ Manque de limites.
En fonction des problèmes affectifs rencontrés au cours de sa vie, l’individu va réagir selon un mode qui est un regroupement de schémas précoces et/ou de stratégies précoces dormantes…
Par exemple :
- Le mode enfant vulnérable avec les émotions : tristesse ou peur, anxiété, culpabilité, honte.
- Le mode enfant en colère avec les émotions : colère
- Le mode protecteur détaché : évitement, soumission ou compensation (fuite, sidération, combat)
- Le mode parent punitif qui est une copie du mode parental
- Et enfin le Mode adulte sain… Autonomie secure.
Bon, j’avais dit rapidement… Donc j’arrête là ! Je vous conseille des lectures sur le sujet qui peuvent vous en dire plus. Vous voulez retrouver vos schémas ? Et si vous vous penchiez sur le test YSQ-L3 que vous pouvez trouver sur le Web. Si vous ne le trouvez pas, contactez-moi en remplissant le formulaire au bas de l’article… Je vous enverrai gratuitement, un tableau Excel très pratique…
2) Et maintenant la deuxième question : « Et pourquoi est-ce si difficile de le remettre en cause celui-ci quand on est seul ? »
Imaginons que vous fassiez une sauce « alla norma » maison pour un plat de pâtes (ou un autre plat, comme vous voulez). Vous préparez votre sauce comme vous avez l’habitude de la faire (ou en suivant une recette) et …. C’est une catastrophe !
Qu’allez-vous faire ? Rechercher la cause de l’échec… Revoir toutes les étapes… Passer en revue vos souvenirs… Puis… Décider de changer quelque chose… Et recommencer… Si c’est encore un désastre… On peut se poser la question sur la recette choisie.. Non ?
Tout dépend de la confiance que vous avez dans la recette ! Si vous avez une confiance absolue dans la recette, vous essayez de changer une partie de vos comportements opérationnels… Mais si vous n’avez pas confiance dans cette recette, c’est celle-ci que vous remettez en cause, avant même vos comportements.
Vous voyez où je veux en venir ? Par rapport à vos schémas précoces ? Comment savoir ce qui est dysfonctionnel ? C’est le schéma ou vous ? Vous avez souvent l’impression que le schéma est une « réalité » que « c’est comme ça » que seuls vos comportements sont erronés, mais comment faire ? Choisir un nouveau comportement c’est se mettre en danger… Ça fait peur ! Je sais ce que j’ai et je ne sais pas, si je change mon comportement, ce qui va se passer. Je suis anxieux, j’ai besoin d’être rassuré… Or dans mes schémas… La réassurance n’est pas en moi…
Et voilà… J’ai plus confiance à mes schémas dysfonctionnels qu’à ma capacité à passer aux dessus de mes problèmes… CQFD… Mes schémas sont et restent dysfonctionnels et donc je reste dans mes scénarios de vie en reproduisant à l’infini ce qui ne marche pas…
Et si je défusionnais de mes pensées ? Si je regardais mes pensées pour ce qu’elles sont, c’est à dire des pensées et non des vérités. Ça changerait quoi dans ma vie ?
Par exemple : « Je pense que je vais avoir un problème, et que pour être heureux il ne faut pas avoir de problème, donc je ne vais pas faire çà »
Où est le loup ? Eh, bien si je pense que c’est la vérité, je ne fais rien ! Je vais filer l’exemple, pour comprendre.
- Vérité ou pensée ? « Je vais avoir un problème ».
Il y a de grandes chances que ce soit une vérité (Loi de Murphy?)
Mieux que ça « Je vais avoir un problème » est un truisme. Vous connaissez des gens qui n’ont pas de problème, vous ? Je n’ai jamais eu un jour sans problème dans ma vie… C’est simplement la vie ! LOL - Vérité ou pensée ? « Pour être heureux, il ne faut pas avoir de problème »
Il y a de grandes chances de ne jamais être heureux ou alors pendant de très courtes périodes si je fais cette pensée une réalité pour moi. Si je prends en compte « avoir des problèmes, c’est la vie », alors je considère que cela n’est pas autre chose qu’une pensée… Et donc je pourrai être heureux malgré que j’ai un problème ? Ben … réfléchissons…
C’est drôle cette manière d’aborder nos pensées… Ce qui semble évident n’est pas si évident… Est-ce que l’erreur est juste ?
3) Conclusion
Des schémas précoces dysfonctionnels, des pensées qui se bousculent, des croyances qui se parent des couleurs de la vérité, une confiance en soi qui n’est pas au RDV… Alors nous sommes guidés par des ornières que nous avons nous-mêmes tracées…
Ce n’est pas si facile que d’aller à la rencontre de l’adulte sain qui se trouve en chacun de nous… Vous pouvez vous faire aider…
Allez pour rire un peu … Pour faire un homme, mon dieu que c’est long… (Hein Hugues Aufray ?)
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=3jeYIZg0Ebw&w=560&h=315]

Le style sécure est caractérisé par de faibles niveaux d’anxiété et d’évitement. Les personnes dites sécures ont tendance avoir des relations plutôt durables et satisfaisantes. Elles sont à l’aise d’exprimer leurs émotions en général.
Pour stabiliser un bateau… Il y a ??? Je vous le demande ??? Bien voilà… l’ancre ! Soit une ancre qui pose sur le fond soit une ancre flottante qui va éviter la dérive de votre barcasse… Et surtout éviter que vous vous fracassiez sur les rochers.
Et analysant cette métaphore ce matin, je me dis, suis-je fort ? NON ! Je suis « souple »… je ne lutte pas contre les vagues, elles sont plus fortes que moi, je me contente de surfer… je glisse dessus… Bien sûr je ne suis pas à l’abri d’une chute ! Mais alors je me laisserai flotter en nageant sur le côté pour laisser la vague passer….
Aujourd’hui ma mère est morte ! Non pas aujourd’hui… Sa mort s’est inscrite dans mon présent, mais elle est morte il y a quelque temps déjà… Hier, les policiers sont venus chez moi. Un homme et une femme, ils étaient gênés, car ils avaient une nouvelle difficile à m’annoncer. « Votre mère, Odille Edelein, et son compagnon, Henri Vuillemain, ont été retrouvés morts dans leur appartement de Marseille 10… »
Ils sont morts ensemble ! Quel soulagement ! Les connaissant comme je les connaissais, soi par malheur un était resté seul, il aurait été perdu…. Ils avaient tant besoin l’un de l’autre. Ils vivaient ensemble depuis plus de 10 ans. Ils avaient choisi de finir leurs jours ensemble. Pas dans une maison de « mort », pas dans un mouroir comme ils appelaient les EPHAD. Ils sont morts de mort naturelle a conclu le médecin légiste qui les a autopsiés.
Ma mère est née au siècle dernier, le 4 février 1931 à Sidi Bel Abbes (Algérie) à l’époque où l’Algérie était un département français. Ma mère est donc une pied noir, et de fait je suis moi aussi un des derniers pieds noirs, c’est à dire quelqu’un qui est né en Algérie et qui a sur son numéro de sécurité sociale « 91 » comme code de département (né à Alger).
Elle pouvait faire preuve d’une grande abnégation, mais il fallait que cela soit « normal »… Elle voulait vivre une grande histoire d’amour, Roméo et Juliette, Héloïse et Abelard, Tristan et Iseult… Elle voulait être une mère cool quand c’était la mode de Annie Girardeau, avec ses grandes bottes et les romans d’Albertine Sarrazin (L’Astragale,La cavale, la traversière) puis Albertine Sarrazin (La clé sur la porte…)…
Un jour, à 75 ans, elle a rencontré Henri. Un rêveur lui aussi… Prisonnier de ses peurs de ne pas être normal… Et ils ont mis en communs leurs normalités. Pour vivre « Le grand amour » qu’ils méritaient… À partir de là, ils ont commencé à s’isoler pour vivre cet amour auquel personnellement, je pense qu’ils avaient tous les deux droit…
Votre chanson tu te souviens ? Bibi… Tout doucement…