Étiquette : Méditation de pleine conscience

  • Le mois sans tabac me questionne

    Je suis un fumeur abstinent, et je viens de passer la barre des 15 ans de sevrage. J’ai 61 ans, et je cours allègrement vers les 62… Allègrement ? NON !

    Je viens de faire une EFR (exploration fonctionnelle respiratoire) car je sens encore un certain essoufflement dès le début d’un effort. Bien sûr en respirant en conscience, « à travers une paille », j’arrive à surmonter cet essoufflement sur la durée. Et maintenant je sais pourquoi, j’ai un une obstruction modérée, mais réelle des bronches. Il y a quelques années suite à une grippe, je me suis retrouvé à l’hôpital avec un masque et des inhalations…Des grosses peurs… Que c’était difficile de respirer !

     Je viens de faire un petit point sur ma situation actuelle, mais je propose un petit retour dans le passé… Ma relation avec la peur de mourir étouffé à commencé en 1968, j’avais 10 ans, avec la mort de mon grand-père, Pierre Ernest Edelein, Il est mort avec un emphysème, dû à une « longue maladie » provoquée par l’inhalation de gaz, à Verdun en 1916…

    Que de cauchemars pour moi, et une véritable phobie de l’eau. La peur de mettre la tête sous l’eau… Difficile pour moi d’apprendre à nager. Puis un jour en Corse, j’avais 13 ans, mon cousin André Corbière, m’a prêté son masque et m’a soutenu pour « essayer » de regarder les poissons. Que c’était beau ! J’en ai oublié ma peur… Qu’elle joie que de plonger, la chasse sous-marine, les coraux, les poissons… Fini la phobie de l’eau… Par la bonne méthode de l’habituation.

    Par la suite, à 18 ans, j’ai commencé à fumer… Et régulièrement, je voyais apparaitre un certain essoufflement, et le souvenir de ma peur revenait, par contre les souvenirs de la mort de mon grand-père, NON !

    En 1995, je passe un contrôle de la médecine du travail, et il ressort que j’ai une forte diminution de ma capacité respiratoire, mais la vie que je même alors, emporte mes peurs… Et je ne réagis pas…

    En 1996, je suis opéré pour mon cancer, l’opération se passe bien d’après les médecins, car le résultat est bon, mais le déroulement s’est très mal passé pour moi. Plus de 12heures sur la table d’opération, une anesthésie qui se passe mal, et qui finit bien. Un réveil dans l’horreur pour moi, avec une sensation d’étouffement et une violence inouïe, ressenti lors de la pose d’un cathéter sur voix directe qui se passe très mal… Pour moi c’est vraiment l’horreur, je suis victime d’un syndrome post-traumatique pendant des mois… J’ai peur de tout, un tas de phobies apparaissent… Dont la peur de la mort par étouffement, la claustrophobie, jusqu’à la phobie sociale…

    Après ma formation de coach, je suis une formation en hypnose, et nous devons nous entrainer, et je travaille avec une coach, Valérie Pascal, qui devient mon compagnon de test. Elle m’accompagne sur ce chemin du retour vers la vie. Lors d’un voyage à Djerba, au bord de la piscine, Bernard Barel m’aide en pratiquant un recadrage en 6 pas, outil PNL, et je prends conscience que je veux arrêter de fumer. Cela se passe pendant l’été, 2004… Lors d’un stage d’approfondissement, en EMDR avec Monique Ruty, elle m’aide elle aussi par un accompagnement réussi… Qui débouche sur la mise en place d’un plan d’action…

    Le 2 novembre 2004, je décide de quitter, ma maitresse, la cigarette, et je passe par des substituts nicotiniques, je fumais 2 paquets par jour à cette époque, voire un peu plus.

    J’ai nage dans la nicotine, pendant quelques mois, et ça marche ! Je ne recommence pas … Finalement je pars sur le Camino de Santiago, et en revenant… Ma vie change… Je divorce. Je profite de ce moment, pour quitter toutes les personnes toxiques pour moi, Je me mets en indépendant… Je cherche où me poser… Enfin !

    Je suis libre ! Je sais ce que je veux faire… Transmettre… En 2006, Je crée No Limit Coaching, après avoir rencontré mon épouse, Brigitte. En 2014, une alerte dont j’ai parlé au début de cet article, avec cette fameuse grippe… Dorénavant, je me vaccine tous les ans contre la grippe…

    En 2017, mon frère m’annonce son emphysème, et sa BPCO (Brocho Pneumopatie Chronique Obstrutive)…. Je ne connaissais même pas ce truc ! Il est suivi par l’hôpital, et ne veut pas m’affoler, mais un jour c’est la crise ! Et il termine à l’hôpital suite à une crise très forte. Ma peur va-t-elle revenir ? Je vais le voir à l’hôpital, il est très faible, je le vois souffrir, je pense à mon grand-père… L’horreur est là… Il se blottit dans mes bras : « Pierre, je ne veux pas mourir… »

    Moi non plus, je ne veux pas qu’il meure ! Je ne peux rien faire pour lui… Simplement, le calmer, le bercer, l’écouter… Le lendemain, il est intubé, et ventilé… Il va mourir quelques jours plus tard… Je suis abattu… Je suis révolté… Je vis mon deuil, et, avant-hier, j’ai rêvé de lui… Le message était clair au réveil… Comment aider mes enfants face à ce danger ?

    Ma fille a arrêté de fumer, il y a quelques mois… Youpi ! Bravo ! Mais les autres ? Que leur dire sans réveiller, le vieux con, en moi … La colère est là, il ne voient pas qu’ils se font du mal… Comme moi je ne le voyais pas… J’ai arrêté de fumer, il y a 15 ans et les dégâts sont toujours là ! Bien sûr, si je n’avais pas arrêté, la BPCO aurait fait son oeuvre et je serai mort ! Aujourd’hui, je suis vivant et  je continue les exercices respiratoires, et je sais que mes bronches ne reviendront jamais comme au départ après 30 ans de cigarettes… Mais malgré tout ça… Aujourd’hui, je suis vivant… Sans mon frère… Mais moi je peux accompagner, ceux qui veulent s’arrêter de fumer… Je reste disponible, si mes enfants veulent en parler, pourquoi pas ? Comme une bouteille à la mer…

    Et ma phobie dans tout ça ? Elle ne revient pas vraiment, quand je sens monter l’angoisse, je me pose… Je médite… Et je vis avec… Et vous ? Comment avez-vous fait pour vous arrêter de fumer ?

  • L’arnaque de la psycho quantique

    Dans le magazine Cerveaux et psycho N°115 du mois de novembre 2019, un article de Yves-Alexandre Thalmann, a retenu particulièrement mon attention. Il y parle d’une arnaque qui monte, « La psycho quantique ». J’avais déjà abordé dans au moins deux articles les problèmes posés par la loi d’attraction, et les dégâts produits par un film comme « Le secret », alors que certains continuent de prospérer en profitant de la crédulité de ceux qui y croient . (Voir les articles Pleine conscience V/S Loi d’attraction ou Miser sur ses forces plutôt que sur la loi d’attraction.)

    Dans cet article, l’e rédacteur dénonce l’arnaque tout ce qui s’appelle « psycho quantique » ou « code quantum », loi d’attraction et loi d’alignement ayant fait moins d’attrait, mais n’étant pas moins dangereuses…

    J’aime bien quand un physicien nous explique pourquoi, le théorie quantique est tellement complexe que même des personnes qui s’y penchent pendant de nombreuses années sont encore déroutées par celle-ci. Et même Einstein n’y a pas souscrit, en disant « Dieu ne joue pas aux dés » alors que l’expérimentation a démontré son bien fondé, au niveau atomique toutefois… Et c’est là que le démonstrateur montre l’arnaque, elle est basée sur une hypothèse initiale qui n’est absolument pas démontrée : « Nous sommes tous liés puisque les électrons le sont »… Et de là, puisque les électrons peuvent être imbriqués, les esprits aussi. Et hop ! Voilà la pensée créatrice, et la transmission de pensées… Les arnaqueurs vont plus loin, et dans les films « The Rabbit Hole » (Le trou du lapin), et s’appuient sur la dualité « Onde – Corpuscule », c’est-à-dire le comportement d’une particule de lumière, qui peut se comporter comme une onde selon la manière dont on observe (Expérience fentes de Young) et de là… Ils en déduisent que la conscience forge le réel ! CQFD !

    La mécanique quantique, étudie l’infiniment petit, le fonctionnement des particules… Et elle met en évidence un véritable hasard qui règne dans les tréfonds de la matière. Passer de cela à l’influence de la conscience sur l’ordonnancement du monde et associer cela au libre arbitre est un pas que franchissent allègrement les arnaqueurs  de la psycho-quantique…

    C’est tentant, hein cette manière de faire … De penser que ce que je pense entraine, ce que je fais, ce qui entraine la réalité dans laquelle je vis… Savez-vous que ce n’est pas comme cela que ça marche ? N’avez-vous jamais pensé que vous aimeriez que la route soit dégagée, et vous avez pris votre voiture et… Vous vous êtes retrouvés dans les embouteillages… LOL. Et aussi, comment se fait-il que tous ces gens (les arnaqueurs du quantique) n’aient pas encore gagné au loto ? Ils vous diront, parce qu’eux n’y arrivent pas vraiment encore, mais ceux qui ont gagné, l’ont fait !

    Bien sûr, et la marmotte, met le papier alu… (référence à une fameuse pub Milka)

    Alors si vous entendez qu’un coach pratique la psychothérapie quantique,
    prenez vos jambes à votre cou !

    C’est une arnaque complète qui repose sur le fait que l’on peut faire dire tout et n’importe quoi à la mécanique quantique, discipline extrêmement ardue dont le gourou en question ne connait probablement pas les bases, bien qu’il les explique avec aplomb sur FB et Youtube, sans avoir testé, ni de loin, ni de près, celle-ci sur le mode expérimental et utilisant des phrases comme « Nous les scientifiques » ou « mes collègues ont affirmé » alors que ces fameux collègues, ne sont que son imagination… J’aime bien aussi les expressions comme « Dans la communauté scientifique, nous pensons que… »

    Si cela ne faisait pas tant de dégâts, je pourrais presque en rire ! Et un rappel vers la pub Milka…

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=_Qg3Rk-B09o&w=560&h=315]

     

  • Une pomme pour comprendre l’acceptation

    Pour comprendre la notion d’acceptation, souvent j’utilise la métaphore « Manger une pomme » (Caitlin Ferriter, 2013)

    La métaphore Manger une pomme est vraiment parfaite  pour introduire le concept d’acceptation.

    Cela peut également être utile dans les cas où un client lutte contre un changement de vie.  Par exemple, les enfants qui quittent la maison, le diagnostic d’une maladie chronique ou la retraite. Chaque fois que le client est fortement incité à comparer le passé avec l’état où sont les choses en sont maintenant.

    L’acceptation, c’est comme manger une pomme.

    Une des raisons de manger une pomme pourrait être parce que vous essayez de perdre du poids, alors vous essayez de rester à l’écart de ce qui est «mauvais» pour vous.
    Ainsi, au lieu de votre collation habituelle de cupcake, vous vous dites que vous aurez une pomme.

    Vous pouvez «choisir» une pomme, mais à quoi ressemblera la consommation de cette pomme?

    À mesure que vous le mangez, vous commencez à le comparer au gâteau. À chaque bouchée, vous vous rendez compte que la pomme n’est pas aussi douce, fondante et aussi bonne que le cupcake.

    Ensuite, quand vous avez fini, vous mangez quand même le cupcake ! C’est un comble non ?

    Nous parlons ici d’une autre façon de manger une pomme :

    Laisser la pomme être une pomme plutôt que d’en avoir besoin ou de vouloir que ce soit quelque chose qu’elle n’est pas…

    Remarquer le croquant de chaque bouchée, le juteux et la douceur de cette pomme. Parce que c’est réellement une pomme et non un cupcake. N’est-ce pas ?

    Bon appétit !

  • Méditation, hypnose et placebo même combat ?

    Comme le savent certains de mes clients, dans ma salle d’attente, il y a les anciens numéros de Science et Vie, Cerveaux et Psycho et Sciences Sociales… Certains me disent, c’est intéressant, mais on n’a pas le temps de les lire ! Eh, oui j’essaie d’être à l’heure et je ne m’en sors pas trop mal, dans le respect des horaires et le temps d’attente est assez court sauf cas exceptionnel. Mais ce n’est pas le sujet de ce post, quoique ce n’est pas désagréable finalement de se faire un peu de félicitations de temps en temps. Bravo Pierre tu respectes les horaires de RENDEZ-VOUS ! LOL

    Pourquoi commencer cet article sous cette forme ? Parce que je veux vous parler aujourd’hui d’un article lu, dans Sciences et Vie de ce mois-ci. C’est un article sur l’effet placebo (et nocebo), vous savez l’effet que fait un traitement ne contenant rien, mais puisque le patient y croit, ça marche !

    Et ça marche bien d’ailleurs ! L’effet placebo fonctionne parfaitement quand il fonctionne, c’est-à-dire que tous les composants sont là pour qu’il s’active, car il y a des composants essentiels pour que ça marche, et bien sûr cela ne marche pas sur tout ! Dommage hein ?

    On a pu prouver que même chez les rats, on peut activer des mécanismes incontrôlables et inconscients qui provoquent une évolution de la pression sanguine ou des taux hormonaux…

    Grâce à l’imagerie cérébrale, on a même pu prouver qu’il des similitudes troubles dans trois approches : L’effet placebo, l’hypnose et la méditation.

    De fait, elles activent les mêmes zones cérébrales, comme le cortex préfrontal spécialisé dans le contrôle de soi, l’amygdale qui est dédiée à la gestion des émotions, ou le cortex cingulaire, impliqué dans la perception de la douleur par exemple.

    La différence est que pour la méditation, la suggestion est d’origine intérieure alors que pour l’effet placebo et pour l’hypnose elle est d’origine extérieure.
    On ne sait pas a priori, qui sera réceptif pour l’effet placebo et l’hypnose,
    car les processus mis en oeuvre sont inconscients,
    alors que pour la méditation, il suffit de s’entraîner, pour y arriver…

    Bon OK, l’entraînement peut-être long et fastidieux, mais nous gardons le contrôle du processus en oeuvre, c’est pourquoi je préfère toujours proposer la méditation à une personne pour ancrer un mode de fonctionnement dans la durée. Je n’utilise l’hypnose que pour aider à soulager la douleur initiale… mais c’est une autre histoire… (à suivre)

    Vous voulez vous entrainer ? Venez aux ateliers de méditation du vendredi de 19:30 à 21:00…

  • Terminer ses phrases pour changer sa vie.

    Lorsque l’on travaille avec ACT, la notion de valeurs est très importante, car c’est cela qui va déterminer la boussole de votre vie, pour faire un beau voyage. ACT est basée sur 6 pôles, dont les valeurs et les actions engagées vers ses valeurs. Bien sûr j’ai déjà abordé ce sujet dans d’autres articles, et d’ailleurs je vais organiser un séminaire en résidentiel en janvier sur ce sujet : « Faire émerger vos valeurs« , attention le nombre de places est limité et la demande est importante. Donc, si vous avez envie de venir inscrivez-vous vite.

    Aujourd’hui je vais vous donner un petit exercice que vous pouvez faire pour vérifier, celles-ci. Vérifiez que vos valeurs sont bien les vôtres, avec ce petit jeu.

    Terminez vos phrases (Technique de Nathaniel Branden)

    Cet exercice consiste à compléter des phrases toutes simples. Cela nous aide à y voir plus clair, et instaurer de réels changements dans nos vies. Cet exercice fonctionne tant au niveau conscient, qu’inconscient.

    Exemple :

    Si j’instaure 5% de pleine conscience en plus dans ma vie….

    7 fins possibles :

    • Je verrai ce que ça me coûte de dire trop souvent oui.
    • Je ne pourrai plus éviter les situations pénibles.
    • J’apprécierai davantage ma famille.
    • J’apprécierai davantage ma vie.
    • Il se peut que la situation se complique
    • Je passerai plus de temps avec ma famille.
    • Je serai plus aimable avec mon personnel.

    Autres exemples (sans propositions de fin) :

    • Les choses qui me rendent heureux sont …
    • Pour avoir 5% de plus de bonheur dans ma vie…
    • Si je travaille davantage à la satisfaction de mes besoins…
    • Si je dis oui quand je pense oui et non quand je pense non ….
    • Je suis en pleine conscience de…
    • Si je me lève 1 heure plus tôt tous les jours ….
    • Si je dis aux gens que j’aime que je les aime…
    • Si je prends 30 minutes chaque jour pour prendre des nouvelles de mon conjoint….
    • Si je marche 30 minutes par jour…

    Etc. Et évaluez ce qui se passerait dans votre vie… Et si vous inventiez vos propres phrases en partant de ce qui vous semble important ? On se retrouve en janvier ?

    Je sens qu’on va bien s’amuser ! J’espère que vous serez là. 🙂

     

     

     

     

     

     

  • Les effets indésirables de la méditation de pleine conscience

    Après mon précédent article sur les dangers de la méditation, dont je vous conseille la lecture, bien sûr ;), aujourd’hui je vais ajouter d’autres effets indésirables potentiels.

    Des études scientifiques sur les bienfaits de la pleine conscience existent. Elles montrent que pour certaines pathologies on obtient des résultats plutôt positifs en général. Par exemple le traitement du stress (MBSR), de la dépression (ACT), de la rechute de la dépression (MBCT), des phobies (ACT, TEVR), des Troubles du comportement alimentaires …. Ou encore de l’hyperactivité.

    DangerMais souligne N. Van Dam (2018 – Mind the Hype: A Critical Evaluation and Prescriptive Agenda for Reseach on Mindfulness and Meditation– édition collective), il y a peu d’études qui alertent sur les effets indésirables.

    1. Méditer plutôt que médiquer.
      Un slogan qui laisserait entendre que la méditation, elle est exempte de dangers contrairement aux médicaments. Or il y a des dangers avérés, la médiation ne remplace pas tous les traitements médicamenteux!
    2. Risque de dépersonnalisation ou de vide mental.
      Ces personnes se voient uniquement comme dans un film et perdent le contact avec la réalité, ce qui est l’effet contraire à l’effet recherché ! Cet effet est particulièrement présent pour les personnes souffrant de troubles dissociatifs ou de paranoïa.
    3. Risque de réveil de traumatismes enfouis sans préparation.
      Pour se protéger de traumatisme, le patient a pu enfouir dans le fond de sa mémoire, un traumatisme, qui peut de réveiller, lors d’une séance de méditation, et réveiller des angoisses insupportables, voire des idées suicidaires enfouies et sans la présence du thérapeute cela peut être dangereux !

    Il ne faut pas oublier le travail de préparation avant, de reprise après les séances, avec idéalement un thérapeute qui peut mettre en garde contre ces effets secondaires… Ce que je fais ici d’ailleurs non ?

    Bon il ne faut pas noircir le tableau, mais garder présent à l’esprit ce magnifique passage de Fantasia… avec un MIckey éblouissant… Et débordé par son ballet…

    La méditation demande une pratique quotidienne pour pouvoir agir, car justement la médiation n’est pas dans le faire mais dans l’être… C’est le changement de mode qui permet le changement de résultat… (Voir article sur le levier de vitesse)

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=ELC1vzm0NXE&w=560&h=315]

  • Pourquoi est-ce que l’erreur est juste ?

    Je rencontre régulièrement dans mon cabinet des clients  qui vivent des schémas précoces inadaptés et des stratégies précoces inadaptées, qu’ils ont beaucoup de mal a remettre en cause. Sans rentrer dans le détail, qu’est-ce un schéma ? Et pourquoi est-ce si difficile de le remettre en cause celui-ci quand on est seul ?

    1) Je vais tenter de répondre rapidement à la première question, « Qu’est-ce qu’un schéma précoce inadapté ? » 

    Selon Young :

    • C’est un modèle ou un thème important ou envahissant.
    • Il est constitué de souvenirs, de cognitions, de sensations corporelles et d’émotions.
    • Il concerne soi-même et ses relations avec les autres.
    • Il est constitué au cours de l’enfance ou de l’adolescence.
    • Il est enrichi tout au long de la vie
    • Il est dysfonctionnel de manière significative.

    À l’origine de ces schémas précoces inadaptés, nous retrouvons, un problème au niveau des besoins affectifs fondamentaux non satisfaits, selon 4 dimensions :

    • Déconnexion
    • Surconnexion/manque d’autonomie
    • Normes excessives de contrôle
    •  Manque d’auto-contrôle/ Manque de limites.

    En fonction des problèmes affectifs rencontrés au cours de sa vie, l’individu va réagir selon un mode qui est un regroupement de schémas précoces et/ou de stratégies précoces dormantes…

    Par exemple :

    • Le mode enfant vulnérable avec les émotions : tristesse ou peur, anxiété, culpabilité, honte.
    • Le mode enfant en colère avec les émotions : colère
    • Le mode protecteur détaché : évitement, soumission ou compensation (fuite, sidération, combat)
    • Le mode parent punitif qui est une copie du mode parental
    • Et enfin le Mode adulte sain… Autonomie secure.

    Bon, j’avais dit rapidement… Donc j’arrête là ! Je vous conseille des lectures sur le sujet qui peuvent vous en dire plus. Vous voulez retrouver vos schémas ? Et si vous vous penchiez sur le test YSQ-L3 que vous pouvez trouver sur le Web. Si vous ne le trouvez pas, contactez-moi en remplissant le formulaire au bas de l’article… Je vous enverrai gratuitement, un tableau Excel très pratique…

    2) Et maintenant la deuxième question : « Et pourquoi est-ce si difficile de le remettre en cause celui-ci quand on est seul ? »

    Imaginons que vous fassiez une sauce « alla norma » maison pour un plat de pâtes (ou un autre plat, comme vous voulez). Vous préparez votre sauce comme vous avez l’habitude de la faire (ou en suivant une recette)  et …. C’est une catastrophe !

    Qu’allez-vous faire ? Rechercher la cause de l’échec… Revoir toutes les étapes… Passer en revue vos souvenirs… Puis… Décider de changer quelque chose… Et recommencer… Si c’est encore un désastre… On peut se poser la question sur la recette choisie.. Non ?

    Tout dépend de la confiance que vous avez dans la recette ! Si vous avez une confiance absolue dans la recette, vous essayez de changer une partie de vos comportements opérationnels… Mais si vous n’avez pas confiance dans cette recette, c’est celle-ci que vous remettez en cause, avant même vos comportements.

    Vous voyez où je veux en venir ? Par rapport à vos schémas précoces ? Comment savoir ce qui est dysfonctionnel ?  C’est le schéma ou vous ? Vous avez souvent l’impression que le schéma est une « réalité » que « c’est comme ça » que seuls vos comportements sont erronés, mais comment faire ? Choisir un nouveau comportement c’est se mettre en danger… Ça fait peur ! Je sais ce que j’ai et je ne sais pas, si je change mon comportement, ce qui va se passer. Je suis anxieux, j’ai besoin d’être rassuré… Or dans mes schémas… La réassurance n’est pas en moi…

    Et voilà… J’ai plus confiance à mes schémas dysfonctionnels qu’à ma capacité à passer aux dessus de mes problèmes… CQFD… Mes schémas sont et restent dysfonctionnels et donc je reste dans mes scénarios de vie en reproduisant à l’infini ce qui ne marche pas…

    Et si je défusionnais de mes pensées ? Si je regardais mes pensées pour ce qu’elles sont, c’est à dire des pensées et non des vérités. Ça changerait quoi dans ma vie ?

    Par exemple : « Je pense que je vais avoir un problème, et que pour être heureux il ne faut pas avoir de problème, donc je ne vais pas faire çà »

    Où est le loup ? Eh, bien si je pense que c’est la vérité, je ne fais rien ! Je vais filer l’exemple, pour comprendre.

    • Vérité ou pensée ? « Je vais avoir un problème ».
      Il y a de grandes chances que ce soit une vérité (Loi de Murphy?)
      Mieux que ça « Je vais avoir un problème » est un truisme. Vous connaissez des gens qui n’ont pas de problème, vous ? Je n’ai jamais eu un jour sans problème dans ma vie… C’est simplement la vie ! LOL
    • Vérité ou pensée ? « Pour être heureux, il ne faut pas avoir de problème »
      Il y a de grandes chances de ne jamais être heureux ou alors pendant de très courtes périodes si je fais cette pensée une réalité pour moi. Si je prends en compte « avoir des problèmes, c’est la vie », alors je considère que cela n’est pas autre chose qu’une pensée… Et donc je pourrai être heureux malgré que j’ai un problème ? Ben … réfléchissons…

    C’est drôle cette manière d’aborder nos pensées… Ce qui semble évident n’est pas si évident… Est-ce que l’erreur est juste ?

    3) Conclusion

    Des schémas précoces dysfonctionnels, des pensées qui se bousculent, des croyances qui se parent des couleurs de la vérité, une confiance en soi qui n’est pas au RDV… Alors nous sommes guidés par des ornières que nous avons nous-mêmes tracées…

    Ce n’est pas si facile que d’aller à la rencontre de l’adulte sain qui se trouve en chacun de nous… Vous pouvez vous faire aider…
    Allez pour rire un peu … Pour faire un homme, mon dieu que c’est long… (Hein Hugues Aufray ?)

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=3jeYIZg0Ebw&w=560&h=315]

  • Faut-il lutter contre le stress ?

    Beaucoup de mes clients viennent avec l’idée qu’il faut se débarrasser du stress, et il cherche un moyen de lutter efficacement contre celui-ci. Je cherche alors quelles solutions ils ont testées, pour atteindre cet objectif. Je passe alors avec eux par une phase que j’appelle le désespoir créatif. Je vous en ai longuement parlé dans d’autres articles.

    Souvent il mes disent qu’ils ont utilisé la cohérence cardiaque, la sophrologie, l’hypnose, et j’en passe et des meilleures…. Toutes ces techniques sont bonnes pour permettre au moins un temps l’évitement expérientiel, car c’est bien de cela qu’il s’agit.Dans aucune de ces méthodes, on ne leur a pas proposé de s’exposer volontairement à leur douleur. D’y aller de leur plein gré et de s’exposer comme nous le faisons en méditation, lors des méditations de type « Expositions aux émotions désagréables » ou des méditations comme « La cascade ». Dans ces méditations, nous choisissons une expérience douloureuse ou le stress étaient bien présent, ou une situation à venir qui nous stresse et nous nous y exposons… L’idée de base de cette méthode est de se réapproprier son vécu, de s’habituer à être confronté à ces émotions que l’on essaye de supprimer, alors pour vouloir se couper un bras pour ne plus avoir mal à celui-ci ? Surtout qu’alors on peut se trouver exposé à la douleur du « membre fantôme ».

    Vous voulez lutter contre le stress ? J’ai l’outil ultime ! Je vous le mets au format PDF pour une impression plus facile. Kit de réduction du stress, et vous pouvez le voir au format moindre sur cette page.

    Kit de réduction du stress.jpg

    Bon alors vous avez essayé ? Ça marche bien, hein ? Mais ce n’est pas ce que vous vouliez ? Et si vous ne voulez plus lutter contre ce stress, mais poser des actions engagées vers vos valeurs, qui elles vont le faire pour vous, alors, pourquoi pas ACT ? Essayez la thérapie d’acceptation et d’engagement pour vivre une vie plein de sens.

     

     

     

  • Dans le couple… J’ai le droit de rencontrer qui je veux… D’avoir mes secrets…

    J’accompagne régulièrement des couples qui viennent mes voir, pour une thérapie de couple et dont le problème principal est : « Comment gérer les anciennes relations de mon conjoint ? » où le conjoint se plein que « Il/elle veut revoir ses amis de l’époque de son ex… » et bien sûr, « s’il/elle les revoit, ils vont échanger sur le bon vieux temps »… Et tout cela c’est insupportable pour moi !

    Ou bien : « Je ne peux pas inviter mes anciens amis à mon anniversaire, car je ne veux pas faire souffrir l’autre » comme s’il était évident « qu’il souffre »

    Et cela pose un certain nombre de questions :

    • Comment ces couples envisager les relations de couple ?
    • Faut-il faire table rase du passé ?
    • Qu’est-ce que c’est que l’engagement dans un couple ?
    • La confiance dans tout ça ?
    • Faut-il tout se dire ?
    • Qui puis-je rencontrer ?
    • La fidélité c’est quoi ?
    • Que faire de son passé ?

    Et bien d’autres questions à se poser… Et que je pose au couple.

    Et il y a quelques repères qui peuvent aider à répondre à ces questions pour assurer sa sauvegarde personnelle dans le couple et éviter les situations de violence psychique, imposées par nos croyances, notre culture, ou un pervers narcissique… (attention cette liste est loin d’être exhaustive et ne traite que du problème de ce post, si vous voulez une liste plus longue autour de 30 items… (Pensez au livre d’Isabelle Nazare Aga, par exemple, « Les manipulateurs sont parmi nous »)

    • Ils veulent tout contrôler, y compris vos actions, et qui vous rencontrez.
    • Ils vous rappellent constamment vos faiblesses et vos échecs.
    • Ils lancent un regard désapprobateur et dédaigneux qui vous donne un sentiment de crainte d’être seul avec eux.
    • Ils rabaissent vos rêves et vos accomplissements.
    • Ils racontent vos moments intimes et vos secrets aux autres contre votre gré
    • Ils ne pensent pas que vous êtes capable de savoir ce qui est le mieux pour vous.
    • Ils vous rendent fautif pour leurs problèmes, leur humeur et leur mécontentement général.
    • Ils vous font culpabiliser quand vous voulez voir vos amis, ou faire quelque chose d’amusant sans eux.
    • Ils ont toujours raison même quand ils ont tort.
    • Ils vous appellent ou vous envoient des messages en permanence pour vérifier avec qui vous êtes et ce que vous faites lorsque vous n’êtes pas ensemble.

    Vous vous reconnaissez dans ces indicateurs ? ATTENTION ! Votre relation est toxique…

    Rappelez que :

    • Votre corps vous appartient et vous en faites ce que vous voulez . Vous n’êtes pas « obligé » d’avoir des relations intimes « pour faire plaisir » uniquement à l’autre.
    • Vous avez le droit de penser ce que vous voulez ! Personne ne peut vous imposer un mode de pensée. Ce qui est dans votre tête vous appartient et personne ne peut vous imposer de le dire ! Vous avez le droit au secret.
    • Vous êtes libre d’avoir des relations avec qui vous voulez ! La confiance est un composant essentiel dans le couple. Si vos relations commencent sur des doutes et de la suspicion… C’est dangereux pour chacun de vous.

    Exemple de situation inadaptée :

    Je rencontre des amis de longue date, que j’aime et avec qui je veux passer du temps un après-midi, alors que mon conjoint travaille :

    1. Je ne suis pas obligé d’en parler à mon conjoint, si je juge que c’est mon « jardin secret » et je n’ai rien à justifier devant lui.
    2. Si j’en parle, parce que j’ai décidé de le faire, il n’a pas à me critiquer mon action, même s’ils ne les aiment pas. Je vois qui je veux.
    3. Je ne suis pas coupable, de l’avoir trahi, parce que ce sont des amis que j’avais avec mon ex.

    C’est simple et clair, non ?

    Ah oui ? Pas facile de penser que l’autre pourrait rencontrer son ex ? Vous êtes jaloux ? Et si vous travaillez vos troubles de l’attachement ? Au lieu d’accuser l’autre de ses comportements ? L’autre fait ce qu’il veut de son corps et avec qui il veut ? Vous avez peur que votre conjoint vous trompe ? Qui a un problème ? Vous ou votre conjoint ?

    C’est VOUS qui avez un problème… Vous êtes probablement dans un trouble de l’attachement de type craintif-évitant dans la relation…

    Les 4 types de relations dans le couple :

    • StylesLe style sécure est caractérisé par de faibles niveaux d’anxiété et d’évitement. Les personnes dites sécures ont tendance avoir des relations plutôt durables et satisfaisantes. Elles sont à l’aise d’exprimer leurs émotions en général.
    • Le style préoccupé est caractérisé par une anxiété liée à la relation élevée et un évitement faible. Les personnes préoccupées ont tendance à avoir des relations conflictuelles. Elles vivent souvent beaucoup d’émotions négatives qui peuvent souvent nuire à leurs relations.
    • Le style détaché est caractérisé par une faible anxiété et un évitement élevé. Les personnes détachées ont tendance à préférer leur propre autonomie, souvent au détriment de leurs relations intimes.
    • Le style craintif-évitant est caractérisé par une anxiété élevée et un évitement élevé. Les personnes craintives-évitantes ont tendance à avoir beaucoup de difficultés dans leurs relations. Elles ont tendance à éviter de devenir attachées, et, même dans les cas où elles ont une relation engagée, elle est caractérisée par une méfiance ou un manque de confiance.

    Et si vous travaillez avec votre psy sur ce problème au lieu de faire porter le chapeau à votre conjoint ?

    Mais si vous évitez … Alors, évitez ! Tant que cela vous convient… Et rappelez-vous de cette histoire avant de prendre votre décision :

    Un jour un vieux monsieur, est assis devant sa porte. Un petit voisin est là assis lui aussi. Le vieux chien du vieux monsieur s’approche et se couche devant lui, sur une planche d’où sort un clou de quelques centimètres. Le jeune voisin s’affole. « Vous avez vu votre chien ? Il est couché sur un clou ! » Le vieux monsieur regarde le chien , puis le jeune et lui dit « Il ne bouge pas ? » Le jeune lui répond « Non ! Mais… » Le vieux lui coupe la parole « Ben, c’est qu’il n’a pas assez mal ! ».

  • Et vous, comment vivez-vous vos deuils ?

    En ce moment je suis dans un moment bizarre de ma vie. En effet, j’ai appris le décès de ma mère, Odille Edelein,  le 7 mai 2019. Et depuis je suis dans l’attente, d’un test ADN qu’a fait ma soeur pour permettre d’identifier le cadavre de ma mère. Et en attendant, son corps est conservé à la morgue à Marseille, cela fera bientôt un mois…

    Hier quelqu’un me demandait : comment ça se passe pour ta mère? Et moi avec mon humour toujours décalé je répondais : « Elle est toujours au frigo en attendant qu’on ait la permission de la mettre au four….«  J’ai choqué la personne qui me posait la question ! Je l’ai vu à sa tête et je me suis excusé de mon manque de tact… Et cela m’a renvoyé au Décès d’Élise (ma première épouse) où quelqu’un me disait lors de la présentation des condoléances et des accolades « Et oui… C’est la vie ! » Et moi de lui répondre « Et non, mon brave monsieur, c’est la mort ! »

    Que je n’aime pas ces moments où souvent tout me semble faux… Les familles et les amis autour du corps … les uns qui pleurent et les autres qui sont juste là… Pour … va savoir pourquoi … D’ailleurs pour le mort ? Mais il s’en fout le mort ! Il est mort … Alors pour qui ? Pour les autres ? Ceux qui pleurent ? Mais ceux qui pleurent souffrent souvent tellement que la présence de monde à côté d’eux c’est insupportable… Avec les phrases toutes faites comme « Nous sommes tous dans la main de dieu » (tu parles toi ? Je suis athée ! Et ton dieu je n’y croie pas) ou alors un truc genre « Il faut être fort ! » Mais je n’ai pas envie d’être fort ! Vous me prenez la tête avec vos phrases creuses qui ne m’apportent rien… Alors quoi ? Ne rien dire ? mais on ne peut pas rien dire, car le non verbal est là ! Et même quand je ne parle pas, je parle ! Développer sa compassion ?

    Développer son empathie ?  Oui c’est réellement un bel endroit pour cela. Alors j’ai fait un tour sur les morts qui m’ont touchée Et il y en a beaucoup ! Je ne retournerai donc que sur les très proches… Voilà la liste que j’ai choisie aujourd’hui, Élise (ma première épouse), Pierre-Simon (mon fils), Benoit (mon père), Jean (mon frère) et Odille (ma mère)…

    Tout d’abord les points communs et différences :

    • Les bons souvenirs sont présents plus que les autres… Je n’ai pas oublié, mais j’ai tout pardonné… Et aujourd’hui je suis en paix dans ma relation avec eux.
    • La douleur lors de la nouvelle. Surtout pour Élise Et Pierre-Simon… Une douleur physique violente qui m’a terrassé !
    • La perte de contact avec la réalité… Pour tous sauf mes parents, pour qui c’était déjà acquis qu’ils allaient mourir, et donc pas de surprise ou de refus pour eux
    • Le rituel funéraire terrible à vivre, voire insupportable. Élise, on m’a porté de bout en bout  Pierre-Simon, j’ai soutenu tout le monde bout en bout Mon frère et mon père … Je me suis senti seul, ignoré, mis au banc, abandonné, et heureusement mes enfants et ma femme m’ont soutenu. Alors pour ma mère, je ne veux pas y aller ! Je ne veux pas revoir, les gens que je ne veux pas voir… Et ma mère elle s’en fout Puisqu’elle est morte ! On verra…

    Et je finirai par ce rituel mortuaire… Que ce soit un truc « religieux » … Élise (protestant), Mon père (catholique) ou laïc comme Pierre-Simon, Jean, ma mère… Les discours sur le mort sont insupportables pour moi ! J’ai bien dit les discours sur « le » mort, et non les discours sur la mort…

    On peut me parler de la mort. La mort est au bout de mon chemin. Je le sais et je l’ai admis. Je peux parler de la mort. Je peux parler de ma mort. Je peux aussi parler de la mort des autres, juste pour partager, pour échanger… Et même dans certains cas pour les personnes qui ont contribué à rendre le monde meilleur… Je vais mettre un bémol à ce que j’ai écrit plus haut. Les discours sur le mort ne me sont pas insupportables, en fait… Ce qui m’est difficile à vivre c’est de devoir supporter les autres pendant ce rituel. En général, je reste au fond de la pièce et je sors dès que possible pour m’enfuir.

    Tiens donc, je m’enfuis ? Mais alors je fuis ma douleur ? Et si j’essayais de me rapprocher de mes valeurs…  Cela changerait quoi ? Pour quoi ou pour qui  est-ce que je pourrais rester à ce rituel ? Pas pour le mort ! Ça c’est sûr, puisqu’il est mort et que pour moi quand on est mort, on s’en fout du reste donc…

    Pour les autres ? Mais qui ? Voilà ! J’ai trouvé… Je reste à ces rituels pour soutenir ceux que j’aime… Mais ceux que j’aime, on-t-ils besoin de ma présence ? Ou bien sont-ils avec les proches et je n’ai pas ma place ? Et si je leur demandais ? Et bien ils me diraient « Bien sûr que j’ai besoin de ta présence » … Que ce soit vrai ou simplement pour me faire plaisir et montrer que je suis important… Donc il ne reste que mon intuition. Et si je lui faisais confiance ?

    Pour le rituel mortuaire de ma mère, si je devais y aller ce serait pour quoi ? et pour qui ? Ce serait pour le regard des autres ! Merde alors ! Mais est-ce si important pour moi ? J’ai 61 ans la semaine prochaine et je reste à ce point attaché au regard des autres ? Bien, ma décision est prise… Pour moi le rituel funéraire a pour vocation d’aider celui qui a un deuil à faire. Et donc la réponse est claire.

    Et vous comment vivez-vous ces instants de contact avec la mort ? Ce passage ? Ces deuils ? J’ai beaucoup aimé le livre de Jean Monbourquette sur le sujet : « Aimer, perdre et grandir »… Et aujourd’hui je continue à construire mon référentiel sur le sujet. C’est fou comme chacun d’entre-nous vit de manière différente ses deuils, et comment même chaque deuil est réellement différent.