Et si on parlait de la motivation ? Depuis le livre de Daniel PINK en 2011 qui s’intitule, « La vérité sur ce qui nous motive ». A-t-on vraiment progressé dans les entreprises ? Si je reprends les propos de Julia de Funès : « Le bonheur au travail est une hypocrisie managériale », alors que se passe-t-il ?
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=mH6r-7UzxGM&w=560&h=315]
Dans l’entreprise, peut-on prendre en charge le bonheur des salariés ? Je suis du même avis que Julia de Funès, là-dessus, finalement, il n’est pas possible de prendre en charge le bonheur de quelqu’un d’autre que de soi ! Le bonheur est vraiment une affaire personnelle. Ce qui me rend heureux est différent de ce qui rend les autres heureux et c’est normal, puisque je ne suis pas les autres. Alors imaginez dans une entreprise de 3000 personnes, il y a près de 3000 définitions du bonheur individuel.
Bien sûr il y a des points communs dans la perception de chacun au bonheur. Déjà, pour commencer, il est nécessaire de savoir se mettre au présent de temps en temps, qui est une compétence individuelle. Qui peut s’apprendre, si on veut, mais encore fait-il le vouloir ? Ensuite, vivre en posant des actions qui nous rapprochent de ce qui est important pour nous au quotidien, ce que l’on appelle les valeurs personnelles ou directions de vie choisies (DVC) , en ACT, et cela dans chacun de nos domaines de vie, car les DVC sont contextuelles. Houla, ça se complique notablement, non ?
Alors ? Verdict ? Je crois réellement qu’elle a raison, les tenants de la psychologie positive ont beau mettre en place un contexte favorable au bonheur, c’est vraiment « Le bonheur si je peux » et non le bonheur, si je veux ! Arrêtons de culpabiliser les gens en leur leur disant « Tu as tout pour être heureux, alors ? Que fais-tu ? »
Vous vous rendez-compte ? Cela rejoint le discours des tenants de la loi d’attraction : « Il suffit de penser à la réussite, pour réussir »… J’ai longuement écrit là dessus, et j’ai affirmé mon désaccord, avec cette fameuse, fumeuse, loi, qui n’en est pas une !
Julia de Funès, dans ces discours, affirme plutôt qu’il faut cultiver d’une part, le sens, d’autre part l’autonomie et l’écoute, et la compréhension des salariés… Mais cela… Je l’ai déjà lu, et écrit… En 2016 j’écrivais une série de 10 articles sur « Comment motiver qui ne l’est pas ? » où je recherchais comment faire naitre la motivation.
Mais si je reprends ce que j’enseignais, à mes élèves coachs, il y a plus simple comme approche en entreprise, il suffit de reprendre le cycle de la motivation 3,0 de Daniel Pink. (voir schéma ci-dessous)

Nous y retrouvons dans ce cycle, le triptyque :
Finalité – Autonomie – Maitrise
Et l’on y retrouve, la charpente du raisonnement de Julia de Funès quand elle défend, l’idée que l’entreprise perd ses ressources vives, parce que l’entreprise ne permet pas le développement de celles-ci.
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Et si les happyness officers de tout poil étaient remplacés par des architectes de l’organisation d’entreprise qui tenaient compte des ces principes simples ?
- Si au lieu de mettre en place des baby-foot, et des constructions autour des Kaplas ou des Légos, on recherchait comment rendre l’autonomie aux salariés ?
- Si au lieu de créer des process complètement fermés on travaillait sur la finalité de ceux-ci au plus proche des valeurs des salariés.
- Si au lieu de faire des PowerPoints abscons, on recherchait comment capitaliser sur les erreurs de chacun ?
Pas facile ça, hein ? Au lieu de confondre bonheur et bien-être , et tomber dans ce piège du bonheur, les dirigeants d’entreprise pourraient se pencher sur les clés de la motivation. En commençant par eux-mêmes !
Finalement, la motivation est toujours au coeur du réacteur… Tu vois qu’il faut y revenir de temps en temps…
Une patiente me disait au détour d’une consultation. « Vous savez que pour la religion a été une bouée de sauvetage. Sans elle je serais aujourd’hui en prison ou pire. »
Dernièrement, je participais à un repas d’association où nous échangions sur l’actualité de chacun. Et je parlais des deux jours magnifiques de la semaine dernière où j’ai médité pendant plus de 14 heures dans le silence. Une méditation très intense, où la position à genoux sur mon zabuton tout confort et mon tabouret à la bonne hauteur m’a semblé quelquefois, tellement dur… Ne rien faire, seulement observer l’instant présent c’est très fatigant quand on n’est pas habitué de le faire si longtemps d’un coup.
Et là, je suis resté, très pensif, sur notre prison de l’immédiateté. Quand j’étais plus jeune, il n’y a pas si longtemps, je n’avais pas de portable. Il y avait des cabines publiques. Il fallait avoir des pièces…Et quand ma première épouse est morte, j’ai été mis au courant par téléphone le matin… Bien après la découverte du décès… Ma belle-mère de l’époque a fait au plus vite… Je ne lui en ai pas voulu. Mais , si je l’avais su avant, cela aurait changé quoi ?
Ce soir je vais animer avec Charlène, une de mes anciennes élèves, un atelier sur le lâcher-prise. Et il se trouve qu’hier, tandis que je discutais comme chaque soir avec mon épouse, sur les réussites du jour et les projets du lendemain, sur la terrasse dans la chaleur du jour déclinant, elle me posa la question suivante : « Bien, que j’ai travaillé sur le sujet et que je connaisse un peu la réponse, que penses-tu d’écrire un article sur la différence entre le lâcher-prise et le laisser-aller ? »
Comme vous l’avez remarqué dans les articles de ce blog, ACT, la thérapie d’acceptation et d’engagement se trouve souvent au centre de mes articles avec sa composante très importante qui est la pleine conscience.

Avez-vous remarqué comme une simple question en boucle peut provoquer un état émotionnel très fort ? Non ? Alors, essayez ceci :


Dans notre vie nous avons deux modes de fonctionnement, un peu comme un véhicule avec une boite automatique qui n’aurait que deux positions. Comme vous l’avez compris, je vais encore vous présenter une métaphore aujourd’hui, qui vient de Jon Kabat Zin, lui-même.
La métaphore que je vais vous présenter aujourd’hui correspond réellement à ma réalité du jour, où ma capacité d’acceptation est mise à l’épreuve durement. En effet, quand quelqu’un de proche est dans la souffrance, il est souvent difficile d’accepter de le voir souffrir sans pouvoir réellement l’aider. Et sans rentrer dans les détails de ma vie, c’est exactement ce qu’il m’arrive aujourd’hui. Cette métaphore s’appelle : « Un bébé qui pleure dans l’avion » *