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  • Les prisonniers du smartphone

    Dernièrement je regardais certains de mes enfants, et leurs proches et je constatais que le smartphone était devenu pour eux un élément indispensable de leur vie. Et je replongeais dans mon passé pour évaluer la différence, avec ma vie à leur âge comme tout Papidoux qui se respecte. Je n’irais jusqu’à dire c’était mieux avant, car à leur âge je vivais les affres de la cabine téléphonique en panne sur le bord de la route et la non-possibilité d’être dépanné suite à une crevaison avec ma moto dans les environ de Salon-de-Provence, au bord de l’autoroute. La galère de la poussette de la moto de plus de 100 kg avec la roue arrière crevée… La nuit passée à côté du garage, qui devait ouvrir seulement le lendemain matin… NON ! Ce n’était pas mieux avant !

    Mais je n’étais pas prisonnier de mon smartphone, moi ! J’avais bien sûr d’autres prisons… Le sexe, la cigarette, la danse, le sport, dans le désordre, allez savoir !

    Alors je me suis penché sur cette addiction d’aujourd’hui… Le smartphone, avec l’ensemble des habitudes qu’ils ont pris… Avez-vous déjà passé un repas avec ces grands ados qui ont du mal à quitter leur écran ? C’est que je trouve cela exaspérant… Comment sont-ils tombés dans le piège ? Et c’est quoi ce piège ?

    Je viens de lire un livre qui résume extrêmement bien tant les causes que le déroulement du processus d’addiction, et les funestes conséquences sur l’attention. Les « millennials » (ces jeunes qui sont nés avec un smartphone à la main) arrivent à un niveau d’attention focalisé à peine supérieur à un poisson rouge ! Car pour le poisson rouge c’est 8 secondes et pour ces jeunes c’est 9 secondes d’attention avant que celle-ci décroche ! Oups… Le titre de ce livre « La civilisation du poisson rouge » de Bruno Patino (Directeur éditorial d’Arte France et doyen de l’école de journalisme de Science Po).

    Réellement, je vous conseille la lecture de ce livre, et en plus il vous sortira du piège de vos écrans… En quelques mots, je vais vous décrire, le piège maintenant. C’est le piège des systèmes à récompenses aléatoires, mis en évidence par l’expérience, de la souris, du professeur Skinner.

    Description de l’expérience :

    • Acte 1 : Une souris a un distributeur de nourriture. Si elle appuie sur la pédale elle obtient de la nourriture. Elle va apprendre à s’en servir et appuiera sur la pédale uniquement en cas de faim. Elle maîtrise l’appareil.
    • Acte 2 :Une souris a un distributeur de nourriture. Si elle appuie sur la pédale, elle a une chance (aléatoire) d’avoir de la nourriture. Elle va apprendre à s’en servir, et va essayer de plus en plus souvent d’appuyer pour savoir si elle reçoit de la nourriture. Même si elle n’a pas faim. Elle devient « addict » à la machine !

    Vous reconnaissez les jeunes aux smartphones précédemment décrits ? Et oui… Les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, Instagram, SnapChat, et même des applications comme Tinder sont construites autour de ce principe, comme les casinos et les machines à sous. Mais dans les casinos, les systèmes sont encadrés, car reconnus comme addictifs et dangereux… Alors que pas encore les smartphones… Et si pour Facebook, il faut avoir en théorie 15 ans pour avoir un compte… Qui respecte ces limites ?

    En plus le cerveau, nage dans la dopamine générée par ces systèmes et les jeunes dont le système neuronal n’est pas encore complètement développé, génèrent par ce fait une anomalie, lié au fonctionnement de certains circuits liés au plaisir immédiat V/S le plaisir à long terme. Ainsi toutes les actions posées sont pour l’immédiat et l’attention chute !

    D’autres phénomènes décrits par Mihaly Csikszentmihalyi, liés au flow associé aux travaux de Zeigarnik ont donné des jeux d’apparence très simple dont les algorithmes entretiennent l’expérience d’incomplétude et de flow… Par exemple Candy Crush, pour ceux qui connaissent, et qui est un jeu très difficile à arrêter… Ou des systèmes comme Netflix qui provoquent de véritables addictions aux séries… En entretenant la frustration et le plaisir continu…

    Alors que faire ? Cela semble évident n’est-ce pas ? Et pourtant qu’en faites-vous ? Comment faites-vous pour éviter ces pièges… Pour ma part… Je coupe… Je n’utilise plus les réseaux sociaux que pour des raisons professionnelles… Mais le piège me prend des fois… Et quand je m’en aperçois… Je coupe… Bon OK, ce n’est pas si facile…

    Heureusement, je marche, je médite, et je lis… J’écris aussi… LOOOL… À vous lire !

    Et un petit cadeau avec ce dessin animé sur la course au bonheur

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=e9dZQelULDk&w=560&h=315]

  • Et vous, comment vivez-vous vos deuils ?

    En ce moment je suis dans un moment bizarre de ma vie. En effet, j’ai appris le décès de ma mère, Odille Edelein,  le 7 mai 2019. Et depuis je suis dans l’attente, d’un test ADN qu’a fait ma soeur pour permettre d’identifier le cadavre de ma mère. Et en attendant, son corps est conservé à la morgue à Marseille, cela fera bientôt un mois…

    Hier quelqu’un me demandait : comment ça se passe pour ta mère? Et moi avec mon humour toujours décalé je répondais : « Elle est toujours au frigo en attendant qu’on ait la permission de la mettre au four….«  J’ai choqué la personne qui me posait la question ! Je l’ai vu à sa tête et je me suis excusé de mon manque de tact… Et cela m’a renvoyé au Décès d’Élise (ma première épouse) où quelqu’un me disait lors de la présentation des condoléances et des accolades « Et oui… C’est la vie ! » Et moi de lui répondre « Et non, mon brave monsieur, c’est la mort ! »

    Que je n’aime pas ces moments où souvent tout me semble faux… Les familles et les amis autour du corps … les uns qui pleurent et les autres qui sont juste là… Pour … va savoir pourquoi … D’ailleurs pour le mort ? Mais il s’en fout le mort ! Il est mort … Alors pour qui ? Pour les autres ? Ceux qui pleurent ? Mais ceux qui pleurent souffrent souvent tellement que la présence de monde à côté d’eux c’est insupportable… Avec les phrases toutes faites comme « Nous sommes tous dans la main de dieu » (tu parles toi ? Je suis athée ! Et ton dieu je n’y croie pas) ou alors un truc genre « Il faut être fort ! » Mais je n’ai pas envie d’être fort ! Vous me prenez la tête avec vos phrases creuses qui ne m’apportent rien… Alors quoi ? Ne rien dire ? mais on ne peut pas rien dire, car le non verbal est là ! Et même quand je ne parle pas, je parle ! Développer sa compassion ?

    Développer son empathie ?  Oui c’est réellement un bel endroit pour cela. Alors j’ai fait un tour sur les morts qui m’ont touchée Et il y en a beaucoup ! Je ne retournerai donc que sur les très proches… Voilà la liste que j’ai choisie aujourd’hui, Élise (ma première épouse), Pierre-Simon (mon fils), Benoit (mon père), Jean (mon frère) et Odille (ma mère)…

    Tout d’abord les points communs et différences :

    • Les bons souvenirs sont présents plus que les autres… Je n’ai pas oublié, mais j’ai tout pardonné… Et aujourd’hui je suis en paix dans ma relation avec eux.
    • La douleur lors de la nouvelle. Surtout pour Élise Et Pierre-Simon… Une douleur physique violente qui m’a terrassé !
    • La perte de contact avec la réalité… Pour tous sauf mes parents, pour qui c’était déjà acquis qu’ils allaient mourir, et donc pas de surprise ou de refus pour eux
    • Le rituel funéraire terrible à vivre, voire insupportable. Élise, on m’a porté de bout en bout  Pierre-Simon, j’ai soutenu tout le monde bout en bout Mon frère et mon père … Je me suis senti seul, ignoré, mis au banc, abandonné, et heureusement mes enfants et ma femme m’ont soutenu. Alors pour ma mère, je ne veux pas y aller ! Je ne veux pas revoir, les gens que je ne veux pas voir… Et ma mère elle s’en fout Puisqu’elle est morte ! On verra…

    Et je finirai par ce rituel mortuaire… Que ce soit un truc « religieux » … Élise (protestant), Mon père (catholique) ou laïc comme Pierre-Simon, Jean, ma mère… Les discours sur le mort sont insupportables pour moi ! J’ai bien dit les discours sur « le » mort, et non les discours sur la mort…

    On peut me parler de la mort. La mort est au bout de mon chemin. Je le sais et je l’ai admis. Je peux parler de la mort. Je peux parler de ma mort. Je peux aussi parler de la mort des autres, juste pour partager, pour échanger… Et même dans certains cas pour les personnes qui ont contribué à rendre le monde meilleur… Je vais mettre un bémol à ce que j’ai écrit plus haut. Les discours sur le mort ne me sont pas insupportables, en fait… Ce qui m’est difficile à vivre c’est de devoir supporter les autres pendant ce rituel. En général, je reste au fond de la pièce et je sors dès que possible pour m’enfuir.

    Tiens donc, je m’enfuis ? Mais alors je fuis ma douleur ? Et si j’essayais de me rapprocher de mes valeurs…  Cela changerait quoi ? Pour quoi ou pour qui  est-ce que je pourrais rester à ce rituel ? Pas pour le mort ! Ça c’est sûr, puisqu’il est mort et que pour moi quand on est mort, on s’en fout du reste donc…

    Pour les autres ? Mais qui ? Voilà ! J’ai trouvé… Je reste à ces rituels pour soutenir ceux que j’aime… Mais ceux que j’aime, on-t-ils besoin de ma présence ? Ou bien sont-ils avec les proches et je n’ai pas ma place ? Et si je leur demandais ? Et bien ils me diraient « Bien sûr que j’ai besoin de ta présence » … Que ce soit vrai ou simplement pour me faire plaisir et montrer que je suis important… Donc il ne reste que mon intuition. Et si je lui faisais confiance ?

    Pour le rituel mortuaire de ma mère, si je devais y aller ce serait pour quoi ? et pour qui ? Ce serait pour le regard des autres ! Merde alors ! Mais est-ce si important pour moi ? J’ai 61 ans la semaine prochaine et je reste à ce point attaché au regard des autres ? Bien, ma décision est prise… Pour moi le rituel funéraire a pour vocation d’aider celui qui a un deuil à faire. Et donc la réponse est claire.

    Et vous comment vivez-vous ces instants de contact avec la mort ? Ce passage ? Ces deuils ? J’ai beaucoup aimé le livre de Jean Monbourquette sur le sujet : « Aimer, perdre et grandir »… Et aujourd’hui je continue à construire mon référentiel sur le sujet. C’est fou comme chacun d’entre-nous vit de manière différente ses deuils, et comment même chaque deuil est réellement différent.

     

     

     

     

     

  • Je veux changer ma manière de penser.

    C’est une vraie demande chez mes patients que de vouloir changer leurs pensées. Ils me demandent un truc dans le genre : « J’en ai marre de penser ça ! Je veux penser autre chose… » Et souvent ma réponse est… « Pour répondre à votre question, j’aimerais d’abord m’entretenir avec vous au sujet des éléphants bleus. »Et là… Mon client se fige « Mais que voulez-vous dire ? » Alors je lui explique… « Vous n’êtes pas venus parler avec moi d’éléphants bleus, ou je me trompe ? » … « Non, bien sûr que non ! »… Mais j’aimerais m’entretenir avec vous des éléphants bleus, pour me permettre de répondre à votre question. Vous les connaissez ? »… « Quoi ? Les éléphants bleus ? »… « Oui… Vraiment eux ! »… « Alors que voulez-vous savoir ? »… « Qu’en pensez-vous ? » … « Mais rien, vraiment, rien… »… »…Et là, j’en arrive à mon argument massue… »Alors, fermez les yeux et ne pensez pas à un éléphant bleu ! » … Et là le client me dit… « Mais je ne peux pas ! » … Et moi d’enfoncer le clou… « Et si vous insistez, vous avez un troupeau d’éléphants bleus qui arrive dans votre tête non ? Et en plus quand vous passerez dans la rue devant un magasin de lavage de voiture, maintenant vous penserez à moi ! »… Et là nous rions ensemble !

    Et là je peux conclure… « Vous n’avez pas choisi les éléphants bleus… Vous ne voulez pas y penser et cela ne marche pas ! N’est-ce pas ? »…

    C’est ce que j’ai l’habitude de présenter comme « la loi du bas » en ACT… C’est-à-dire la loi du bas de la matrice ACT…

    LA MATRICE ACT

    Et j’ai l’habitude de dire : « On ne peut pas changer ce qui est en bas par contre on peut changer ce qui est en haut ! »

    Et je viens de lire un article sur Cerveau et Psycho de ce mois-ci … Qui bat en brèche la loi du bas !

    Voici un extrait qui vous parlera :

    « Comme je vous le disais, certains exercices s’inspirent de techniques de méditation anciennes, qui ont été transformées en versions laïques. Pour entrainer son attention, on peut par exemple se focaliser sur sa respiration, en prenant conscience de chaque inspiration et de chaque expiration, et en se reconcentrant sur son souffle chaque fois que son esprit vagabonde. Si vous souhaitez plutôt développer votre capacité à éprouver des émotions positives (dimension de la perspective), des pratiques portant sur la bienveillance et la compassion le permettent.  » …/…

    Plus loin il traite de l’amplitude des changements :

    « Quelle est l’amplitude des changements obtenus ? Peuvent-ils être importants ?
    Oui, il est possible de beaucoup changer. On a longtemps cru que le cerveau ne pouvait évoluer qu’à la marge, mais plusieurs expériences récentes ont montré que ses capaci- tés de transformation sont plus importantes qu’on ne le pensait. Quand on observe le cerveau de personnes qui ont médité pendant des dizaines de milliers d’heures, par exemple, on constate des différences énormes avec celui de sujets témoins.
    Bien sûr, ces personnes – souvent des moines bouddhistes – ont eu une vie particulière et nous ne pouvons donc pas attribuer avec certitude les spécificités observées à leur seule pratique. Mais d’autres types de travaux, où l’on étudie le cerveau de novices avant et après un certain temps passé à méditer, complètent ces études. Après avoir passé en re- vue toutes ces découvertes avec mon collègue Daniel Goleman, nous avons conclu que l’amplitude des changements dépend de l’intensité de la pratique : si vous vous exercez un peu, vous ne changerez que légèrement, mais si vous pratiquez souvent et longtemps, vous évoluerez beaucoup. »

    Bien sûr si vous voulez en savoir plus… Achetez Cerveaux et Psycho de ce mois-ci (Numéro 111)

    Cela rejoint ce que j’ai l’habitude de dire à propos de la méditation de pleine conscience dans mes précédents articles; à savoir que « sans la pratique pas de progrès ! »

    Mais aujourd’hui, je rajoute … Le progrès est possible ! Vous pouvez changer votre manière de penser, votre profil émotionnel… Il suffit de s’y mettre ! 😉

  • Soyez fort ou soyez souple ?

    Depuis le décès de ma mère, je reçois des messages de condoléances. Dans ces messages, il revient très souvent ce thème : « Soyez fort » suivi de diverses choses comme la mort mort est inévitable…

    Face à la mort, j’ai un peu l’impression d’être face aux vagues de la mer qui sapent la falaise. Avec la mort de frère, j’ai été surpris par la première vague, il y a 5 mois déjà, mais face à la deuxième vague je l’ai vue venir de loin, ma mère était âgée (88 ans) et la fin pouvait être prévue de longue date, par le jour exact, mais plus on est âgé plus la mort est proche logiquement. Enfin c’est ce que mon cerveau me disait il y a bien longtemps, c’est pourquoi le décès de mon frère m’a tant surpris.

    Je suis comme un surfer émotionnel et la première vague est arrivé et je n’étais pas suffisamment en position sur mon surf pour prendre la vague. J’ai été déséquilibré. Il a fallu, quelques semaines avant de commencer à stabiliser, mon état émotionnel.

    Pour le décès de ma mère, je suis sur ma planche, je surfe… Bien sûr que je prends des gouttes, je suis mouillé par mes larmes, et c’est bien normal. J’ai arrêté de travailler une soirée… J’ai beaucoup médité, j’ai écrit, j’ai médité, j’ai écrit… Aujourd’hui pour garder mes temps de méditation intacts, je sélectionne encore le travail… Car je travaille encore. Hier je recevais, mes patients, aujourd’hui aussi… J’anime mes groupes MBCT (méditation) et demain j’anime une journée de pleine conscience avec mes clients… Bien sûr la vague est haute, et je bouge beaucoup sur ma planche.

    courant-baine-surf-prevention-652x489Et analysant cette métaphore ce matin, je me dis, suis-je fort ? NON ! Je suis « souple »… je ne lutte pas contre les vagues, elles sont plus fortes que moi, je me contente de surfer… je glisse dessus… Bien sûr je ne suis pas à l’abri d’une chute ! Mais alors je me laisserai flotter en nageant sur le côté pour laisser la vague passer…. Comme dans les baïnes (autres métaphores ACT)…

    Entre être fort et être souple, j’ai choisi… Bien sûr, pour grimper sur le surf il a fallu un peu de force, mais plus l’entrainement est grand et moins la force est nécessaire. (Voir mon article précédent sur le sujet.

    Alors merci, mes amis, qui me demandent d’être fort… Je ne veux pas être fort… Je veux être juste moi, et pour cela il me faut rester souple. Depuis tout jeune j’entends le message « Sois fort » C’est un message qui a généré tellement de peines et de déconvenues dans ma vie… Depuis que j’ai découvert ACT, je me soigne… Ce n’est pas si simple quelquefois, que de défusionner avec mes schémas d’enfant… N’est-ce pas ?

     

     

     

  • Odille Edelein nous a quitté

    ensembleAujourd’hui ma mère est morte ! Non pas aujourd’hui… Sa mort s’est inscrite dans mon présent, mais elle est morte il y a quelque temps déjà… Hier, les policiers sont venus chez moi. Un homme et une femme, ils étaient gênés, car ils avaient une nouvelle difficile à m’annoncer.  « Votre mère, Odille Edelein, et son compagnon, Henri Vuillemain, ont été retrouvés morts dans leur appartement de Marseille 10… »

    D’abord j’ai été submergé par l’émotion, puis entre deux sanglots j’ai fini par dire… Les deux ? Ensembles ? La femme m’a répondu « oui… Vous pourrez en savoir plus en appelant Monsieur XXX gardien de la Paix à Marseille au numéro XXX »

    Ce que j’ai fait, et il m’a confirmé que ma mère et Henri, sont morts tous les deux. Et que cela ne date pas d’hier, mais de plus longtemps… C’est pour cela que je n’arrivais plus à lui parler depuis presque un mois… Son téléphone restait sans voix, et son répondeur se remplissait…

    visiteIls sont morts ensemble ! Quel soulagement ! Les connaissant comme je les connaissais, soi par malheur un était resté seul, il aurait été perdu…. Ils avaient tant besoin l’un de l’autre. Ils vivaient ensemble depuis plus de 10 ans. Ils avaient choisi de finir leurs jours ensemble. Pas dans une maison de « mort », pas dans un mouroir comme ils appelaient les EPHAD. Ils sont morts de mort naturelle a conclu le médecin légiste qui les a autopsiés.

    Nous allons maintenant procéder à crémation de ma mère comme elle le désirait. Pour Henri, je pense que sa famille le prendra en charge, car il avait des enfants.

    Mais avant de lui dire au revoir, j’aimerais rappeler quelques faits sur sa vie.

    maman2Ma mère est née au siècle dernier, le 4 février 1931 à Sidi Bel Abbes (Algérie) à l’époque où l’Algérie était un département français. Ma mère est donc une pied noir, et de fait je suis moi aussi un des derniers pieds noirs, c’est à dire quelqu’un qui est né en Algérie et qui a sur son numéro de sécurité sociale « 91 » comme code de département (né à Alger).
    Elle est arrivée en France à 30 ans passés, ou plutôt en Corse avec son mari (Benoit Carnicelli) et ses trois enfants. (Moi-même, Jean et Pascale).

    Elle avait fait l’école Normale à Oran, puis est entrée aux PTT où elle a passé sa carrière pour finir à Marseille à France Télécom.

    Ma mère c’est avant tout la mère « La rigueur ». Son mot préféré était le mot « normal ». Elle le mettait au-dessus de tout.

    Elle rêvait d’amour, mais surtout d’amour « normal » ! Elle a considéré pendant longtemps son mariage comme son échec dans sa vie. Quand elle a divorcé, dans les années 70 elle a beaucoup souffert, et nous, ses enfants, en avons les conséquences.

    Depuis que j’ai 6 ans, je l’ai connue malade, dépressive, puis hémiplégique, puis… et encore… Elle se définissait par les maladies qu’elle transportait avec elle. Elle était triple pontée cardiaque. Elle était atteinte de porphyrie hépatique… Et de tellement d’autres choses… Le Vidal ? Son livre de chevet ? Non, c’est un euphémisme…

    henriElle pouvait faire preuve d’une grande abnégation, mais il fallait que cela soit « normal »… Elle voulait vivre une grande histoire d’amour, Roméo et Juliette, Héloïse et Abelard, Tristan et Iseult… Elle voulait être une mère cool quand c’était la mode de Annie Girardeau, avec ses grandes bottes et les romans d’Albertine Sarrazin (L’Astragale,La cavale, la traversière) puis Albertine Sarrazin (La clé sur la porte…)…

    Elle venait danser avec moi quand elle avait 40 ans et plus… Elle a même eu des aventures avec mes amis… Parce que c’était « normal » à cette époque…

    Puis sa normalité l’a poussée vers la Maçonnerie où elle a été un membre « normal » dans une loge « normale »… Elle y a gravi les échelons, et elle aimait cela… Elle voulait bâtir un monde normal pour que tout le monde puisse y vivre une vie normale.

    Elle était très dure, avec elle-même. L’autocompassion ? Jamais ! Mais le sacrifice pour sauver les humains… Elle y était prête dans sa tête. Car elle a beaucoup vécu dans sa tête. Toute sa vie elle s’est intéressée à ce qui lui permettrait de s’évader quitte à se casser l’astragale, de sa tête, mais elle n’a jamais su sauter par la fenêtre.

    a 'lombreUn jour, à 75 ans, elle a rencontré Henri. Un rêveur lui aussi… Prisonnier de ses peurs de ne pas être normal… Et ils ont mis en communs leurs normalités. Pour vivre « Le grand amour » qu’ils méritaient… À partir de là, ils ont commencé à s’isoler pour vivre cet amour auquel personnellement, je pense qu’ils avaient tous les deux droit…

    Malgré, les jugements de droite et de gauche sur la dépendance et le discours normalisateur : « Il faut les mettre en maison de vieux ». J’ai toujours milité pour leur laisser le choix de leur vie ! Et aujourd’hui encore, je pense que ce choix, leur appartenaient ! Si on les avait mis en EHPAD, au vu des différences de revenus, ils auraient été séparés… Car ils ne se sont jamais mariés… (C’est normal !)… Ils auraient été malheureux. Ils ont choisi de vivre ENSEMBLE jusqu’à bout…

    Et on les a trouvés un jour morts tous les deux… À côté d’eux les téléphones portables, batteries vides… Comme étaient vides leurs batteries personnelles. Comment ils sont morts ? De mort naturelle… On peut le penser, le rêver, le sublimer… Roméo et Juliette… Bye ma mère…

    MamanVotre chanson tu te souviens ? Bibi… Tout doucement…

    Elle aimait Édith Piaf… Une chanson pour eux… Moi je me contente d’essuyer les verres…

     [youtube https://www.youtube.com/watch?v=2m-_FzubQx8&w=560&h=315]

     

  • Pilotage orienté résolution de problèmes, vous croyez que c’est efficace ?

    Vous avez 5 minutes ?

    Faites l’expérience suivante :

    • Commencez à dessiner ou à écrire ce que vous allez vivre demain… Comment vous l’imaginez ? Les doigts de pieds en éventail ? Sous un arbre, dans un hamac… dans ma rue en train de manifester… Comme vous voulez ! Ce que vous voulez ! le meilleur pour vous ….
    • Pendant que vous êtes en train de dessiner ou d’écrire votre vie de demain… Essayez de résoudre le problème suivant : 27 divisés par 2,25…

    Comment ça, ce n’est pas possible ? Vous n’arrivez pas à dessiner votre vie et régler le problème en même temps ?

    Vous venez de comprendre un des pièges que nous tendent le FN, l’Islam politique, et les populistes de tout poil ! Ils vous focalisent sur VOS problèmes immédiats pour vous empêcher de rester au contact de vos VALEURS… Souvent nous sommes piégés par l’immédiateté de la souffrance que nous vivons… Puis-je souffrir pour construire la vie que je veux vivre ? Ou pour éviter de souffrir suis-je prêt à perdre le contact avec mes valeurs ? Ce n’est pas facile quand on est « noyé » sous les problèmes de penser à nos valeurs, vous ne trouvez pas ?

    Viktor Frankel écrit : « Entre le stimulus extérieur et la réponse que je donne, il y a toujours la liberté de choix »

    Mais pour que je garde la liberté de choix, je dois me poser et observer, être présent à mon environnement, mes sensations, émotions, pensées… faire la différence entre mon monde intérieur et le monde extérieur…

    Et si j’apprenais à faire cela ? Et si je me posais 3 minutes… Cela demande un entrainement… Dans les arts martiaux ont apprend des « Katas » c’est-à-dire à faire des combats sans adversaires pour s’entrainer à faire des gestes automatiquement en cas de danger… On crée des déclencheurs… Comme dans l’extrait de film célèbre ci-dessous (Karaté Kid) où le jeune homme découvre que c’est l’entraînement à des gestes quotidiens qui donne du sens à l’ensemble pour apprendre le Kung Fu…

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Hps8UDJaDZk]
    Vous voulez vous entrainer ? Vous voulez un « kata » efficace pour savoir « se poser » ? Pas pour se calmer ! Pas pour se déstresser, non ! Ce n’est pas pour régler un problème… C’est uniquement pour passer du mode « Faire » (automatique) et piloté par les problèmes de la vie quotidienne  à un mode « Être » piloté par ce qui est vraiment important pour vous dans le contexte… C’est-à-dire vos valeurs… Voici un court enregistrement « Espace de respiration » (3min) pour apprendre… Et je vous ai mis une version 5min… Juste pour comprendre …

    Mode d’emploi :

    • La première fois, faire l’espace de respiration de 5 min
    • Ensuite, faire 3 fois par jour l’espace de respiration de 3min

    C’est facile ? Vous verrez ! Est-ce efficace ? Ça dépend  uniquement de vous… Il y a 14400 minutes par jour… Avez-vous 9 minutes pour vous par jour pour vous entrainer à changer de mode de fonctionnement ? Et ensuite ?

    Il faut le faire combien de temps ? La réponse est dans l’explication… Toute la vie ! Où le faire ? Presque partout… Quand vous n’êtes en situation de danger immédiat… Dans la douche, en me brossant les dents, aux toilettes, en marchant … Mais dans le cas de la marche il y a d’autres techniques plus appropriées…

    Et ensuite … Essayez de vous dire ces phrases pour voir : « Je suis vivant ! Qu’est-ce que je veux vivre ? Est-ce que je pose des actions pour aller ver mes valeurs ? »

     

  • Le processus pour celui qui médite

    Dans l’article précédent, je demandais si vous étiez plus processus ou résultat. Et si je réfléchis à ce que cela donne dans le cadre de la méditation, cela ouvre ces quelques lignes du petit matin… Pour ceux qui suivent ce blog avec assiduité, vous reconnaitrez certains passages… qui avaient été perdus dans le transfert d’hébergeur de blog 🙂

    J’entends beaucoup de personnes me demander « À quoi ça sert de méditer ? » comme si méditer avait un but, comme s’il y avait un résultat à obtenir. Or il n’y a aucun résultat à obtenir ! C’est ça le secret de la méditation… S’il y a un secret. La méditation ça sert à « être », c’est la même chose que monter-descendre les marches, pour le petit enfant de l’article en référence.… On démarre d’un point et on y reste !

    Pourquoi allez-vous en vacances à Paimpol ? Pour ma part parce que c’est le point de départ de mon périple vers Nantes cet été…

    Mais pourquoi aller à Paimpol si je veux aller à Nantes ? Mais, pardon Môssieur ! Je ne veux pas aller à Nantes !

    Je veux marcher à mon rythme sur les sentiers de Bretagne, rencontrer des gens sur ma route, partager des instants avec mon épouse sur le chemin, jouer en sifflant avec les oiseaux de passage (j’ai toujours mes appeaux dans la poche), écouter le vent, sentir celui-ci sur ma figure, sentir la terre sous mes pieds…

    Mais alors vous pourriez aller ailleurs ? Ben oui… L’année dernière… Sur le chemin de Vezelay vers Bergerac, j’ai décidé de partir vers Rocamadour… Pour quoi ? Pour les mêmes raisons que ce que j’ai indiquées précédemment… Quoique… Il y a aussi tout ce que je pourrai découvrir de nouveau, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de limites aux nombreuses raisons pour lesquelles je vais aller à Paimpol…

    Et si je suis trop fatigué et que je n’arrive pas à Nantes ? Est-ce que c’est grave ? Non, bien sûr car je ne vais à Paimpol pour « aller à Nantes » mais j’y vais pour « faire mon chemin vers Nantes » et il peut s’arrêter où je veux !

    Une personne focalisée sur le résultat fait les choses pour obtenir ce résultat… J’ai vécu cela aussi… Je voulais atteindre des objectifs divers, et dans tous les domaines de ma vie. À partir du moment où j’ai été un petit humain à l’école… J’ai désappris la focalisation sur le processus ! J’ai passé mon temps à éviter les erreurs ! J’ai couru après les notes données par les instituteurs. J’ai couru après les prix d’excellence. J’ai couru après les diplômes… Il n’y avait qu’une manière de faire pour gagner ! Et j’ai voulu « faire l’amour » … Vite et bien… J’ai couru après les performances sexuelles… Je voulais que ma voiture soit ce que je rêvais… Pour ma femme, ma maison, mes enfants, c’était pareil ! Je voulais les plus beaux enfants, les plus intelligents… J’ai couru après la perfection, puis tout a changé brutalement quand je suis tombé par deux fois!

    J’ai dû apprendre à me soigner,  de cette maladie qui a frappé à ma porte après le décès d’Élise, et encore après mon cancer… Par deux fois la dépression a trouvé un terrain très favorable pour se développer et s’installer.J’ai mis quelques années à m’en sortir…

    Comme tous les perfectionnistes j’étais focalisé uniquement sur le résultat, jusqu’à mon premier voyage seul sur la route pour aller à pied à Saint-Jacques de Compostelle… Et sur ce chemin j’y ai rencontré l’instant présent, et la focalisation sur le processus. (Ailleurs sur ce blog je parle mon expérience avec mon épouse sur le chemin…)… Je reviendrai sur ce voyage qui a changé ma vie plus que toutes les expériences que j’ai pu faire dans des stages divers et variés… Ou dans des formations de développement personnel. Car dans ces stages on y va pour un « résultat » alors que ce voyage a été réellement un processus.

    La magnifique expérience de la méditation de pleine conscience quotidienne que je vis est aujourd’hui du même type. Je n’attends rien de cette expérience sauf l’expérience que je vis, au moment où je la vis… J’ai découvert que quand on est focalisé sur le processus, il n’y a jamais d’échecs ! Il n’y a que des apprentissages… Essayez vous verrez … Vous vivrez… VOTRE vie !

    Pour terminer un petit cadeau de ce poème de Portia Nelson…

    Je marche dans une rue
    Il y a un grand trou dans le trottoir
    Je tombe dedans
    Je suis perdu… Impuissant
    Ce n’est pas ma faute
    Il me faut une éternité pour en sortir

    Je marche dans la même rue
    Il y a un grand trou dans le trottoir
    Je fais semblant de ne pas le voir
    Je retombe dedans
    Je n’arrive pas à croire que je suis au même endroit
    Mais ce n’est pas ma faute
    Il me faut encore longtemps pour en sortir

    Je marche dans la même rue
    Il y a un grand trou dans le trottoir
    Je le vois bien
    Je tombe quand même dedans…c’est une habitude
    J’ai les yeux ouverts
    Je sais où je suis
    C’est ma faute
    J’en sors immédiatement

    Je marche dans la même rue
    Il y a un grand trou dans le trottoir
    J’en fais le tour

    Je prends une autre rue

    Portia Nelson

     

     

  • Êtes-vous processus ou résultat ?

    Processus ou résultatC’est une drôle de question me direz-vous ? Pourquoi voulez-vous savoir ça ? Je rencontre dans mon cabinet des clients qui sont atteints de troubles anxieux. Parmi les raisons de ces troubles anxieux, la peur de l’échec arrive en bonne place. Voilà pourquoi !
    Vous ne voyez toujours pas ? Une petite explication s’impose alors.

    Quand nous sommes enfants, nous apprenons par un mécanisme assez simple d’essai et d’erreur. Je teste puis je valide mon expérience ou je recommence différemment. C’est comme cela que moi, petit d’humain j’apprends à marcher, à courir, à tomber, à parler, à faire tomber les objets. Avez-vous remarqué avec quelle patience, je suis capable de faire tomber ma petite cuillère en attendant que vous me la reposiez sur la table en face de moi ? À ce jeu je suis le plus fort, n’est-ce pas ? Je suis très fort aussi à monter et descendre les escaliers comme ça, sans avoir d’autre raison que de monter et de descendre les marches… Et vous adultes vous êtes terrorisés face à ma volonté de monter-descendre…

    La différence entre vous et moi, le petit enfant c’est que moi, je suis focalisé sur le processus ! J’apprends parce que j’aime apprendre ! Je teste pour apprendre, et j’apprends pour « être ». Je suis en train de construire un « être humain ».

    Lorsque nous arrivons à l’école primaire, dans l’éducation nationale commence un système un bizarre. Le petit enfant découvre que ce n’est plus le processus, mais bien le résultat que l’on évalue avec les notes qui sont attribuées à chaque devoir fait. Même s’il a travaillé « longtemps et fort » , même s’il s’est focalisé sur le devoir pour être complètement actif et présent à ce qu’il fait. La note n’en tient pas compte ! Et petit à petit, tous ses mécanismes de réponse automatique de type « plaisir/aversion » sont focalisés sur « résultat ». C’est le résultat qui apporte le maximum de réponse à ses besoins de reconnaissance et de lien. C’est parce qu’il a de bons résultats que les professeurs et même les parents vont le féliciter. La question qu’on lui pose c’est : « Alors tu as combien de moyenne ? » ou bien « tu as eu combien à ton devoir ? »

    C’est tellement prégnant que certains parents font les devoirs avec les enfants ! Non pas pour les soutenir et les aider à comprendre comment apprendre, mais pour les aider à avoir de « bonnes notes » ! Cela devient non pas un classement des enfants en fonction de leur travail, de leur assiduité, de leur capacité à apprendre, mais un concours des parents ! Si tu as un père ingénieur, ou mieux une mère ingénieure (car souvent c’est elle qui s’y colle) tu as plus de chance que cela se passe bien pour toi pendant les devoirs à la maison… Puis pour les DST (devoirs sur table) car la pression est très forte « chez ces gens-là » (référence implicite à Jacques Brel)

    L’enfant devenu adulte garde le réflexe du résultat. Et c’est la dictature du perfectionnisme qui entre en jeux. Je peux « toujours » améliorer ce que j’obtiens. C’est la course au « toujours plus ». Or le résultat dure bien moins longtemps que le processus !

    Un projet de 5 ans dure 5 ans, d’émotions générées par le processus et 1 semaine par le résultat (voire moins).

    Éclairons ce concept par un exemple : « Fonder une famille »

    Imaginons que mon projet soit de rencontrer la femme (ou l’homme) de ma vie avec qui je vais fonder une famille heureuse. Déjà, j’ai posé un prérequis qui est que « L’homme (ou la femme) de ma vie existe » !

    Alors il/elle est comment ? J’en ai une idée… Je cherche… Où ? Comment ? Les jours passent, et se ressemblent… je rencontre des hommes/femmes qui ne sont pas « parfait(e)s » et finalement… Je rencontre le prince charmant (ou la princesse au petit pois), mais il/elle pue des pieds ! Que d’espoir et de désespoir générés par cette recherche ! Puis le prince charmant est tué par le vilain mari…. (référence implicite à Claude Nougaro) et donc je suis déçu(e)… Et je recommence à chercher ou c’est la dépression… Ou je fais des enfants pour au moins rencontrer le lien avec mes enfants merveilleux, qui finalement font caca dans la couche, me fatiguent… Et mon couple en prend encore un coup… Quand le couple n’est touché par le syndrome de la « madone et la putain » où la mère tue la femme et le mari se transforme et protecteur … Et finalement va chercher ailleurs son rêve de passion et de sexualité…

    Il est où mon rêve initial de « fonder une famille heureuse » ? Il a disparu dans le processus … Le résultat a tué le processus… Ceux qui ont écrit les contes de fées qui terminent par « ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants et ils furent heureux… » sont des personnes qui ne savent pas que le mariage, et les enfants c’est là que commence le B…

    Alors que faire ? Et si j’oubliais un instant « La femme de ma vie »… Et s’il y avait le couple que je vis avec mon/ma partenaire…. Et si la famille idéale n’existait pas ? Et que je me focalisais sur la joie de transmettre… Et si j’étais complètement dans l’action vers ce qui donne du sens à ma vie plutôt  que sur l’obtention des résultats positifs à venir. Et si j’étais connecté à ces questions fondamentales :

    • Est-ce que je veux partager ma vie avec d’autres ?
    • Est-ce que cela est important pour moi d’écouter l’autre, de le soutenir ?
    • Est-ce que c’est important pour moi de dire à l’autre que je l’aime ?
    • Est-ce que c’est important pour moi d’être là pour soutenir mes enfants dans leurs chutes ?

    Si je suis tourné vers le processus, il n’y a pas d’échec ! Il n’y a que des occasions de vivre ce qui est important pour moi. Et dans le processus… Le fait de ne pas « réussir » perd son importance primordiale. Je suis en train d’apprendre comment construire une vie qui a du sens pour moi. Je reviens à l’approche de l’enfant… Savez-vous comment AlphaGo Zero (Intelligence artificielle) a gagné face l’humain au jeu de Go ?

    D’abord la méthode a été de « singer » l’humain… C’est-à-dire d’apprendre des millions de coups joués par de grands maîtres de jeu… Puis de peaufiner l’apprentissage en faisant jouer l’ordinateur contre lui-même…. Cela a donné AlphaGo qui a fini par gagner, mais cela a mis quelques années de mises au point… Avec AlphaGo Zero… L’idée a été de partir de « rien » et l’ordinateur a appris à jouer « face à lui-même » et en 3 jours… L’ordinateur a appris le jeu… Et a « inventé » des stratégies nouvelles ! En ne partant de rien… Simplement en apprenant de chaque partie perdue et gagnée…

    Cela est terrible, non ? En étant focalisé résultat l’ordinateur reste à « singer l’homme, alors qu’en apprenant des ses propres erreurs, il devient créatif dans les stratégies… Et si notre méthode d’apprentissage pour nos petits d’humains était inadaptée ? Pour faire un humain adulte il faut environ 30 ans, et pour que cet humain apprenne le Go et devienne un  maître, il faut 10, 20 ? …  Alors que pour faire une Intelligence apprenante il suffit de 3 jours ?

    Regardez l’évolution de l’apprentissage de l’humain… Il apprend vite … Puis ralenti… Puis… Il meurt… Alors qu’attendez-vous pour reapprendre … À vous tromper ? Qu’allez-vous apprendre ? Certains me diront bien sûr… Mais cela peut-être dangereux, non ? OUI ! Cela peut-être dangereux, je ne peux pas laisser l’enfant mettre en danger sa vie. Il est des actions qui tuent ! Je ne peux pas le nier… Et je pourrais revenir à une phrase de Nietzsche « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort »… mais cette phrase nécessite une suite « Si cela donne du sens à ta vie »… Et cette phrase pourrait être un truc du genre « Ce qui donne du sens à ta vie et ne te tue pas te rend plus fort »…

    Et là… Retour sur ce qui donne du sens à notre vie, c’est-à-dire nos valeurs (qui ne dépendent que de nous, et sont en accord parfait avec nous-mêmes…) Voir les articles sur valeurs ailleurs dans ce blog

  • Respect des règles et maltraitance

    Dimanche, j’ai eu la chance et le grand bonheur de participer au salon du bien-être à Saint-Prix (95). Une bien belle édition, où nous avions 20 exposants inscrits, 18 exposants participants, en effet une des exposantes n’a pas pu venir, car elle a réussi a participer à un autre événement auquel elle ne croyait plus, car elle était sur liste d’attente, et finalement a été retenue, et nous a prévenus, illico… Nous sommes heureux pour elle. Bravo pour sa réussite.

    L’autre par contre nous a plantés sans autre forme de procès, sans aucune raison, sans nous prévenir… Les visiteurs qui sont venus pour sa conférence ont été très déçus… Nous aussi… Elle a pris la place d’une personne qui aurait pu venir, et qui était sur liste d’attente… Bien cette expérience nous rappelle que l’être humain est faillible. D’accord, elle ne reviendra pas à ce salon où sa place est maintenant réservée pour quelqu’un d’autre, mais que celui qui n’a jamais fait d’erreur, lui jette la première pierre… Non, ne me jetez pas ! Au secours… Je m’appelle Pierre… Et je ne mérite pas d’être maltraité simplement pour ce fait.

    Et j’en arrive au fait de mon post de ce jour. Hier j’avais la lourde tâche d’être coordonnateur de cette manifestation. Il y a avait à coordonner les entrées, la sécurité, le bar, la musique, les annonces salon, les ateliers, les conférences et en plus j’avais mon propre stand… Bref, une journée chargée !

    Certaines tâches sont faciles, car les participants sont coopératifs. Le respect du timing des ateliers et des conférences est primordial, sinon les derniers intervenants ne peuvent pas « intervenir ». Donc, il est nécessaire d’avoir un « Monsieur Loyal » qui annonce « C’est l’heure ! » lorsque le conférencier ne sort pas à l’heure. Pourquoi nécessaire ? Parce chaque conférencier, n’est pas forcement suffisamment « à l’aise » avec le respect des règles… Et n’osent pas entrer dans la salle, en indiquant au conférencier précédent… « C’est à moi, maintenant … » 🙂 donc c’est moi qui m’y colle, étant le responsable de coordination.

    C’est lors d’une de ces interventions que je me suis fait maltraité par une visiteuse…

    Au moment du changement de présentateur… J’arrive dans la pièce en indiquant au conférencier… « Coucou, c’est l’heure merci de ton intervention, le suivant est là… » Le conférencier me répond… « Mais j’ai commencé 10 minutes en retard… » Alors je lui réponds « Certainement et maintenant c’est l’heure pour le suivant ! Alors je te demande de laisser la place… » Re-réponse de mon interlocuteur, mais j’ai mis mon chronomètre sur 30 minutes… » Et moi de répondre « oui, mais… C’est l’heure… » et je reprends l’ordinateur prêté pour l’occasion, et je ressors de la salle, sans plus de cérémonie… en disant à l’intervenant suivant… « Tu peux y aller… »

    En arrivant à l’extérieur je me fais apostropher par une visiteuse qui me dit « On est ici à un salon du bien-être et vous nous mettez la pression, c’est le la maltraitance… »

    Je fais quelques pas et je sens monter en moi un grand inconfort, alors je m’arrête, je respire… J’analyse très vite mon ressenti et je me sens maltraité… Effectivement, elle complètement raison la-dessus c’est une affaire de maltraitance, liée à de l’agressivité envers moi… Alors je retourne voir la visiteuse et je lui dis « Madame, je suis ici pour assurer que cela se passe pour le mieux pour tout le monde, je fais une tâche parfois ingrate et que personne d’autre ne veut faire… C’est lourd pour moi, comme pour tous ceux qui font ce travail qui est de faire respecter les règles que tout le monde a acceptées au début de ce salon. En me parlant comme vous le faites, au lieu de me soutenir dans mon action… C’est vous qui me maltraitez ! Bonne fin de visite Madame. » Elle a bougonné dans sa barbe (qu’elle n’avait pas) et je me suis retourné pour reprendre ma place « à mon stand » où j’avais du monde qui m’attendait.

    C’est la double peine : je laisse mon stand pour permettre un bon fonctionnement du salon, et je me fais apostropher par des personnes qui ne veulent pas respecter les règles… Et si c’était un manque de respect des autres ? Hein ? Et si les conférenciers n’étaient pas vraiment à leurs places ?

    Que de questions pour finir… Malgré tout j’ai la foi en l’humain… Je pense que cela va aller mieux … la prochaine fois… LOL … On rase gratis ! Ça ne vous rappelle rien ?

    Il y a plusieurs solutions…

    • Laisser 15 minutes entre les conférences… On a testé les fois précédentes… L’horaire n’est pas plus respecté…
    • Augmenter le temps de conférences à 45 minutes… LOL… Comme un gaz de pet remplit une pièce… les conférenciers agissent de même… avec le temps…

    En plus cela mange du temps donc il faut faire des conférences le matin… et le matin… Il n’y a que peu de monde… Donc les intervenants du matin… se plaignent… Donc on commence à 14:00 … Et certains ayant peu de monde me demandent… La prochaine fois je veux être plus tard… LOL

    Tout le monde voudrait intervenir à 15:30… pendant 3 heures … LOL… Dommage hein ? Finalement et s’ils organisaient eux-mêmes leur manifestation parfaite rien que pour eux ? Mais ils ne savent pas le faire …

    Finalement, et s’ils avaient leur place dans ce salon et que c’est juste qu’il leur manque un peu de conscience de l’instant présent ? C’est magnifique un salon organisé par ceux qui savent… Et avec ça il y a … des règles élémentaires à respecter… Quand ces règles seront stabilisées… Je pourrais passer la main…Bon alors, finalement j’ai accepté la présidence d’une association, je savais que cela me provoquerait des maltraitances que je n’avais pas identifiées comme tells, alors, merci à cette visiteuse qui a mis un mot sur le « manque de respect » dont je suis victime … La maltraitance… Et quelquefois, c’est celui qui dit qui l’est!

    LOOOL

     

     

     

  • Passer à l’action et la confiance en soi

    Beaucoup, vous avez dit beaucoup ? OUI ! Je le dis… BEAUCOUP de personnes qui viennent me voir parce qu’elle procrastinent et n’arrivent pas à se mettre en action, me tiennent les propos suivants.

    Extrait de dialogue.

    • (Client) Je n’arrive pas à passer à l’action.
    • (Moi) Et comment ça se passe ? Pouvez-vous me donner un exemple ?
    • (Client) Voilà je veux faire XXXX (une action) et je n’y arrive pas… C’est parce que je n’ai pas confiance en moi !
    • (Moi) Cette action est difficile à poser ?
    • (Client) Non pas vraiment, mais je ressens des émotions tellement désagréables, que je n’y arrive pas.
    • (Moi) Et vous ressentez quoi exactement ?
    • (Client) Je ne sais pas, mais je n’ai pas confiance en moi. Ça c’est sûr…
    • (Moi) Alors que se passerait-il si vous posiez cette action ?
    • (Client) ?? (silence) Je ne sais pas !
    • (Moi) C’est important pour vous de le faire ?
    • (Client) Oui, parce que cela changerait ma vie.
    • (Moi) Cela changerait quoi ?
    • (Client) Tout, mais de toute façon, je n’y arriverai que quand j’aurai confiance en moi…

    Je vais arrêter ici cet échange assez éclairant sur la situation. La personne veut poser une action et ressent des émotions désagréables. Mais elle ne veut pas les ressentir. Elle se dit que si elle avait confiance en elle, elle ne ressentirait pas ces émotions désagréables.

    Et si on parlait un peu de cette confiance en soi. C’est quoi ?

    La confiance en soi est une émotion que l’on ressent face à une situation ou l’on ne met pas en cause ses capacités à faire. En fait, on imagine que l’on est capable de faire face à la situation, le doute est absent, et nous nous sentons dans le confort. Cela signifie que nous nous sentons capables d’aller au bout de notre action avec les ressources, les qualités et les points forts que nous avons. Le danger n’est pas complètement absent, mais nous nous sentons capables d’y faire face.

    Que se passe-t-il si nous n’avons jamais affronté de situation de ce type ? Alors à ce moment, le doute peut apparaitre, plus ou moins facilement en fonction de notre capacité à savoir que nous sommes capables de nous adapter à la nouvelle situation. Plus nous avons affronté ce genre de situation, plus c’est facile pour nous d’imaginer une issue favorable.

    Bien sûr, les situations nouvelles ne manquent pas dans notre vie quand nous sommes jeunes. Et chaque situation nouvelle ne met devant le même problème… Vais-je savoir passer au-dessus des problèmes nouveaux. Et la réponse est … « Je ne sais pas ! » et « pourquoi pas ? » ou alors… En fonction de nos schémas de fonctionnement, il peut y avoir un stress, très grand… Et une réponse de type…. « Pas possible » ou « trop risqué » peut apparaitre, si nous avons un schéma de type « L’échec est interdit ! » ou « Je confonds la faute et l’erreur »

    Nous pouvons nous apercevoir que beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte, et un des facteurs les plus importants est notre capacité à accepter de « se planter » et notre expérience des situations nouvelles où nous avons tenté une action avec une issue potentiellement positive. Et sinon nous avons corrigé nos actions en posant de nouvelles actions qui finalement vont aller vers une réussite.

    Il est clair qu’un des principes à prendre en compte est : « Accepter mes échecs pour ce qu’ils sont : un apprentissage de ce qui ne marche pas ! »

    En tenant compte du principe suivant : « je refais la même chose il y a de grandes chances que le résultat soit le même ! »

    Et là apparait le principe Schadok suivant :

    shadok2

     Où va-t-on avec ces raisonnements ?

    Si je tiens compte des facteurs indiqués ci-dessus :

    • Plus je pose d’actions, plus je vais avoir d’expériences
    • Si je change d’actions en fonction de mes échecs, je vais aller vers un plus grand pourcentage de réussite
    • Plus je vais avoir de réussites, plus je vais avoir la certitude que je suis capable de m’adapter
    • Plus je vais donc avoir confiance en moi !

    CQFD ! (Ce qu’il fallait démontrer !)

    Dans l’échange initial entre mon client et moi… On peut constater que le client met la charrue avant les boeufs !

    Ce n’est pas parce qu’il n’a pas confiance en lui qu’il ne pose pas d’action… mais parce qu’il ne pose pas d’action qu’il n’a pas confiance en lui. Dommage hein ?

    Les émotions que je ressens dépendent aussi des actions que je pose, et des situations dans lesquelles je me trouve. Si je reste dans le confort, je ne ressens pas d’émotions désagréables, à priori, mais je ne fais pas d’action qui pourraient changer ma vie, et donc je m’incapacite à changer ! Or changer sa vie, c’est vivre, tout simplement. Parce que la vie est le changement. Donc, je m’interdis de vivre pleinement ma vie. Et je m’en veux quand je m’en aperçois, car je me trahis indirectement… Et comment voulez-vous avoir confiance en quelqu’un qui vous trahit en vous empêchant de vivre ?

    Donc en refusant de sortir de ma zone de confort…  Je vais vers la construction d’un manque de confiance en soi…

    En conclusion :

    C’est en acceptant de poser des actions qui me sortent de ma zone de confort que je peux augmenter ma confiance en moi…

    Ça vous tente ? Un peu d’émotion désagréable pour une vie pleine de sens ?

    Attention au piège de la confiance en soi… C’est une belle excuse pour ne rien faire… Bouuuhhh, cela m’enlève encore une excuse… Si ça continue, je vais être obligé d’être heureux. Ben mince alors, on ne peut plus être malheureux tranquille ?