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  • Le questionnement systématique et la violence.

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    Dans mes entretiens cliniques initiaux, j’ai depuis très longtemps mis en place un questionnement systématique.

    Très souvent le patient arrive avec ses idées sur sa situation, et sur la méthode à utiliser d’après lui pour arriver au résultat qu’il vise, quand il vise un résultat précis. Souvent il arrive avec simplement l’idée qu’il veut aller mieux. Il ne veut plus être anxieux, ou ne plus avoir d’angoisses ou de phobies. Il veut éloigner le mal-être permanent qui l’habite.

    Souvent, il arrive me voir parce qu’il a déjà un parcours chez le psychiatre qui lui conseille une psychothérapie, ou qu’il a perdu son psychologue habituel pour diverses raisons. Ou alors parce qu’il est en situation de rechute et qu’il a appris qu’avec les TCC, c’est mieux ! (Vu sur internet)

    Souvent il est pris dans « Le piège du bonheur » (voir le livre de Russ Harris sur le sujet, Il y a même une version illustrée pour ceux qui n’aiment pas trop la lecture des livres techniques). Vous pouvez y retrouver aussi la problématique de ces patients dans un très bon livre de Benjamin Schoendorff , « Faire face à la souffrance« (ici pas de version illustrée, dommage 😉

    Après avoir écouté, ce qu’il voulait dire en arrivant. Je lui pose la question suivante : « Vous permettez que je vous pose quelques questions, pour mieux vous connaitre et vous proposer la méthode la plus adaptée pour vous ? »

    Il me répond immanquablement :  « bien sûr ! » Et c’est parti pour un questionnement sur les 10 domaines de vie autour desquels ils évoluent.

    Comme décrit ci-dessous dans la boussole des valeurs.Boussole des valeurs de vie

    Et je déroule mes questions :

    • Comment vivez-vous « dans ce domaine » ?
    • Quelle perception en avez-vous ?
    • Êtes-vous satisfait de ce que vous y vivez ?
    • Comment aimeriez-vous que cela se passe ?
    • Qu’est-ce qui est vraiment important pour vous dans ce domaine ?

    Et rapidement j’ai une photographie des habitudes de la personne, de ses aspirations, des dysfonctionnements qu’il perçoit. De la manière de présenter ses problèmes…

    Enfin cela me permet de pouvoir ensuite aborder très rapidement, ACT en quelques métaphores. Puis de vérifier avec lui, que nous sommes d’accord sur la méthode et les objectifs de la thérapie. Souvent, nous sommes d’accord, et il arrive que la personne ne veuille pas s’engager dans cette thérapie, qu’elle veuille immédiatement « une séance d’hypnose » ou une séance de régulation émotionnelle (TIPI) ou d’EMDR. Alors, nous partons sur cette séance, mais au moins, elle connait ACT et sait ce que ACT peut lui apporter…  Et très souvent à la deuxième séance, elle me demande et si on utilisait la méthode que vous m’avez présentée la dernière fois, vous pensez que ce serait mieux pour moi ?

    Le questionnement systématique me permet de converger très vite vers les problèmes du patient, et de permettre à celui-ci de se tourner vers des actions engagées vers ses valeurs pour avoir une vie pleine de sens. Je perds donc rapidement mes patients, et j’en suis très heureux pour eux, et donc pour moi puisque mon objectif est de mettre mes patients dans l’autonomie.

    Malgré tout, il m’est arrivé de suivre pendant plus longtemps que prévu certains patients, pour m’apercevoir qu’un problème sortait au court de la thérapie que mon questionnement systématique ne prenait pas en compte. Et que le patient me dise au cours d’une séance, « J’ai été violé par mon cousin… ou par mon père » ou « j’ai été victime violences conjugales » ou « J’ai été victime de harcèlement moral »… Alors que le problème était « ailleurs » et le patient n’avait jamais eu l’idée de m’en parler…

    Mais alors, pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas confiance ? NON ! D’ailleurs lorsque je leur ai demandé, « pourquoi ne pas en avoir parlé avant ? » La réponse a toujours été… Je ne pensais pas que cela ait réellement de l’importance, ou je l’avais « oublié ». Bien entendu à partir du moment où le loup est sorti du bois, il a été rapidement maitrisé… Et j’ai encore perdu mon patient, avec joie… Car sa vie s’est rapidement améliorée… Vive ACT et la pleine conscience ! LOL

    Alors je me suis, dit et si je regardais vers mon questionnement systématique et que je posais la question suivante : « Avez-vous subi dans votre passé des violences physiques ou mentales ? » … Certains de mes collègues disent : « Est-ce que vous avez déjà vécu des violences dans votre vie ?« …

    Puis je creuse un peu : » Êtes-vous ou avez-vous été suivis pour cela ? », « Est-ce toujours d’actualité ? », ou « C’est fini depuis quand ? », « Ça a duré combien temps ? »

    Depuis je le fais systématiquement et … J’ai eu la surprise de voir apparaitre, souvent ces cas de violences, tant dans le couple, que dans la jeunesse. Que de temps gagné ! Que de souffrances évitées ! Comment une simple question à la première séance peut changer de manière très importante la suite de la thérapie, en permettant très rapidement au patient de commencer à s’ouvrir vers la vie, plutôt que de rester tourner vers l’évitement et la lutte.

    J’en ai parlé à d’autres professionnels, des assistantes sociales, et des médecins, qui me disent que pour leur cas à eux, c’est exactement la même chose. Et si vous posiez ces questions sur la violence dans vos entretiens initiaux ?

    Des difficultés à le faire ? Pour ma part, je n’ai jamais rencontré de difficulté pour poser ces questions. Je sais que certains de mes collègues ont reçu une réponse de type « Pourquoi voulez-vous savoir cela ? » et ils répondent : « Je pose la question à tout le monde parce que les violences peuvent avoir des conséquences sur la santé psychique, voire physique, et que c’est important de les dépister ».

    J’ai ajouté cette question dans tous mes questionnements systématiques depuis 1 an maintenant. Et si tous les professionnels des métiers de l’accompagnement s’y mettaient ? La détection des violences conjugales serait déjà tellement facilitée ! Au-delà du fameux « point noir » ! On s’engage ? Questionnement systématique de détection des violences conjugales, moi, je m’engage !

    Le point noir.jpg]]>

  • Nous ne sommes pas prêt à sauver la planète comme ça.

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    Hier, je revenais d’un séjour au Havre, avec mon épouse. Nous avons pris successivement l’autoroute A131 puis le A13, sortie direction Meulan Les Mureaux et reprise de l’autoroute A15 puis sortie vers la N184 et enfin A115 et arrivée à ST PRIX.

    En partant du Havre, j’ai vu un panneau, risque de pollution, vitesse réduite de 20km/h. Cela veut dire que sur l’autoroute, la vitesse limite est passée à 110km/h sur certains tronçons, sur d’autres à 90km/h… Et même sur le A115 qui est limité à 90km/h la nouvelle limitation de vitesse est passée à 70km/h…

    1re question : Comment faire pour ne pas se faire engueuler par tout le monde en roulant à ces vitesses ?

    En effet, appels de phares rageurs, coups de klaxon m’ont poursuivis pendant tout le trajet. Dès que je me retrouvais en 2e file en train de doubler un véhicule plus lent que les vitesses autorisées. Est-ce à dire que je ne peux plus doubler si je reste à la vitesse autorisée ? Mais alors à quelle vitesse sont les autres ? Ceux qui râlent derrière moi ?

    2e question : Que faudrait-il faire pour que la majorité des personnes sur la route respectent cette limite de vitesse ?

    En effet quand vous respectez ces limitations de vitesse les véhicules derrière vous se collent à vous. En scooter, c’est insupportable… J’ai peur ! En voiture, j’ai moins peur, mais je ne suis pas très rassuré… Dois-je accélérer ? Et si je veux moi, respecter les limitations de vitesse, parce je veux aider à sauver la planète, ou plutôt les hommes qui y vivent… je ne peux pas, parce que des abrutis ne veulent pas respecter, les limitations de vitesse ?

    Ah oui… J’ai dit « abrutis »? Ben c’est peut-être que je suis en colère ? Va savoir !

    En attendant, je reste septiques sur l’état d’esprit des conducteurs, en France… Comment ça se passe ailleurs ? Il n’y a pas ces limitations de vitesses pour « cause de pollution », ou bien les sanctions sont plus lourdes, ou bien autre chose…

    Je ne sais pas, mais je suis certain que ce moyen n’est pas adapté à la situation que nous vivons sur les routes aujourd’hui…

    La bonne volonté ? Il faut qu’il y en ait pour pouvoir compter dessus ! Chacun sa mère, c’est une méthode qui va nous envoyer tout droit vers le mur. Je ne suis pas là pour faire la morale à qui que ce soit, je continuerai à baisser ma vitesse quand la pollution sera de la partie. Mais j’aimerais bien me sentir en sécurité, dans mon pays quand je me déplace en scooter, sans avoir un abruti qui me colle à la roue arrière…

    J’ai encore dit « abruti », alors c’est vraiment que je suis en colère, et je connais la cause, c’est que j’ai doublement peur… Peur de l’accident en scooter, et peur de l’avenir pour mes enfants… Et les vôtres…

    J’ai remarqué incidemment que tous les radars automatiques (ou presque tous…), sont peints, ou couvert de plastique noir, ou détruits… Pensez-vous que être gilet jaune, cela veut dire, être contre les limitations de vitesse ? Pourquoi ? Les gilets jaunes n’ont-ils pas d’enfants ? Je suis dubitatif sur les intentions, de ceux qui font ça…

    Vous croyez qu’on va sauver la planète comme ça ?

     

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  • Comment construire sa vie en grand ?

    Je vous propose aujourd’hui une métaphore que j’utilise avec mes clients qui commencent à s’enfermer chez eux, à cause des troubles anxieux, ou qui sont atteints de phobie sociale.
    En effet ces clients, sont souvent dans l’évitement expérientiel, et pas toujours conscient de la portée de leurs choix.

    Métaphore de la construction de la maison
    (d’après The Big Book of ACT Metaphors – Jill A. Stoddard)

    Avez-vous remarqué que chaque fois que vous évitez une situation ou un évènement parce que cela pourrait causer un inconfort, vous réduisez aussi les options disponibles pour vous?
    En évitant la situation, vous pourrez peut-être vous sentir un peu plus à l’aise à ce moment-là. Mais vous n’obtenez également aucun des avantages qui auraient pu résulter de cette situation. C’est un compromis, non? Et ce compromis est-il vraiment bénéfique pour vous ?

    Avez-vous constaté qu’en évitant les situations inconfortables, vous réduisez de plus en plus votre vie. La vie est très semblable à la construction d’une maison.

    Pour construire une maison, vous avez besoin de matériaux de construction, appelés   » briques « , et vous en avez beaucoup qui trainent autour de vous – vos expériences.
    Dans votre vie, vous avez remarqué que certaines de ces briques sont plus jolies que d’autres. Certaines d’entre elles sont des briques neuves et propres qui représentent des sensations, des pensées, des souvenirs et des sentiments agréables.
    Les autres briques sont cassées ou sales ou n’ont tout simplement pas l’air assez robustes. Celles-ci représentent toutes les expériences difficiles que vous avez vécues, telles que les symptômes, les pensées et les sentiments négatifs.

    Que se passerait-il si vous choisissiez de construire votre maison avec uniquement les belles briques? Ce serait probablement une très petite maison, n’est-ce pas?

    Et si les belles briques étaient proches des briques sales ou cassées ou même sous un tas d’entre elles?

    N’est-il pas vrai que vous avez été si occupé à essayer de ne pas toucher aux briques « désagréables » que vous avez manquées ces belles briques cachées?

    Cela ne réduirait-il pas davantage votre espace de vie? Vous pourriez dire que vous êtes heureux de vivre dans une petite maison.
    Cependant, chaque fois que vous sortez de la maison, les vilaines briques vous attendent toujours, vous empêchant de vous procurer de nouvelles briques plus agréables. Vous pourriez même finir par atteindre le point où vous ne quittez plus la maison.

    Cela ressemble à un gros compromis, n’est-ce pas? Que se passerait-il si vous choisissiez de construire votre maison avec toutes les briques que vous avez à votre disposition? Et si ce que nous pouvons faire ici est de construire une maison avec toutes les briques disponibles afin que vous puissiez avoir un peu plus d’espace pour vivre?
    Et si c’était un espace où vous pouvez apprendre à vivre avec des briques agréables et désagréables dans votre maison au service d’une vie plus grande, un espace dans lequel vous aurez le choix de continuer à vous développer?

    Alors comment ça sonne en vous ? Il n’y a pas besoin d’être atteint de phobie sociale pour être dans l’évitement… N’est-ce pas ? Et si vous construisiez votre vie « en plus grand  » ?

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  • La vie n’a pas de sens ?

    <![CDATA[[et_pb_section fb_built="1" _builder_version="3.0.47"][et_pb_row _builder_version="3.19.5" background_size="initial" background_position="top_left" background_repeat="repeat"][et_pb_column type="4_4" _builder_version="3.0.47" parallax="off" parallax_method="on"][et_pb_text _builder_version="3.0.74" background_size="initial" background_position="top_left" background_repeat="repeat"]

    En 2014, le psychologue Jinhyung Kim, de l’université A & M du Texas a mis des volontaires devant un choix : « Voulez-vous une vie pleine de sens mais peu agréable ou une vie pleine de satisfaction, mais sans sens véritable ? ». Les participants ont choisi la vie plaisante sans réelle signification, uniquement pour des durées courtes d’une heure ou d’une journée. Pour les autres durées ils ont choisi, une vie difficile mais pleine de sens  !

    Cela rejoint l’article que j’écrivais il ya quelques mois.

    Mais la vie a-t-elle du sens ? C’est vraiment une question philosophique que je me pose là. Et tous ceux qui me connaissent savent bien que je n’ai pas vraiment l’âme d’un philosophe qui se prend au sérieux, ou alors c’est que j’ai oublié qui je suis. Pour une grande partie je pense que l’approche de Nietzsche de la vie, me plait bien. J’aime bien cette notion d’ »amor fati » car pour moi ce qui est « est » par essence, je ne peux pas changer ce qui s’est passé mais je peux changer ma perception de ce passé, et c’est pour cela que je suis devenu un jour un coach, et un psychologue comportementaliste.

    Et j’aime bien la vie que je mène aujourd’hui… Il y a des tempêtes, des grandes joies, dans lesquelles je me noie, des peines immenses  dans lesquelles je me vautre. Le problème est entièrement dans ma tête et dans mon corps ! C’est à dire à l’intérieur de moi !

    Si ce qui est à l’extérieur « est », alors il n’y a rien à faire ? Si justement !

    C’est parce que, j’accepte le monde extérieur tel qu’il est que je peux essayer de le changer. Bien sûr, cela demande de commencer par accepter ce qui est.

    Et si finalement, la vie n’a aucun sens, alors est-ce que je peux commencer à lui en donner un ? Pourquoi pas ?

    Mais comment savoir ce qui va donner du sens à ma vie ? Pas facile ! Et si je me trompais en choisissant une action engagée à poser ? Comment faire la différence entre ce qui est une valeur pour moi et ce qui est une illusion qui m’éloigne de ce qui est important, pour moi ?

    Depuis quelques années, je réfléchis sur les valeurs, les miennes et bien sûr celles de mes clients. (voir mes articles précédents sur le sujet). Combien de de ceux-ci restent bloqués par cette question existentielle. Quelles sont mes valeurs, qu’est-ce qui est important ? Comment ne pas se tromper ? Et ils restent comme cela, au bord de la route de vie, sans poser d’action du tout. Ou bien ils abandonnent les études commencées avant de savoir vraiment si au bout du chemin commencé il y a du sens ou pas. Ils papillonnent d’une aventure sans lendemain à une autre aventure sans jamais s’engager, réellement. Et au bout de quelques années, il viennent me voir, en constatant qu’ils ne bougent toujours pas et que cela ne leur convient pas. Et comme dans l’histoire du vieux chien, il ne bougent pas parce que leur situation bien que n’ayant aucun sens, ne leur fait pas assez mal, pour qu’ils bougent !

     Ce qu’il faut comprendre c’est que les valeurs, ne donnent réellement tout leur sens à notre vie que lorsque nous les vivons au quotidien. Et … Cela demande de les tester ! Avec une chance de s’apercevoir que l’on s’est trompé. Alors si vous voulez bien, réfléchissons un peu, c’est quoi la vie ? C’est quoi ce miracle de la vie ? Comment l’écrit Antionio Machado dans son poème « Caminante No hay Camino… » :

    …/…
    Toi qui marches, ce sont tes traces
    qui font le chemin, rien d’autre ;
    toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
    le chemin se fait en marchant.
    …/… 
    (Voir le poème complet)

    Mais ce poème ne s’adresse qu’à ceux qui marchent ! ceux qui posent des actes, et qui prennent le risque de se tromper, pour éclaircir, leurs valeurs… Le risque c’est la vie, c’est ce que j’écrivais il y a bien longtemps (2012), et que je crois être toujours vrai… 

    Alors ? Vous avez peur de vous tromper ? Donc vous vous interdisez de vivre … Et si vous donniez un sens à votre vie? 

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  • Je vais bien, tout va bien ! Ou pas …

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    Depuis le décès de mon frère, chaque personne qui me croise ou qui m’écrit me pose une question à laquelle je suis très embêté pour répondre. Ils me demandent tous, « comment vas-tu ?  » ou « ça va mieux ? » ou plus difficile encore « j’espère que tu vas mieux »… Et cela me semble normal. En effet, rien n’est anormal dans le fait de prendre des nouvelles de quelqu’un qui vous croise et qui vous est cher. J’en conclus directement que ces personnes s’intéressent à moi et à mon sort.

    Bien sûr il y a celles qui font cela uniquement parce que c’est comme ça qu’on fait. Et il y a aussi, ceux me disent plutôt un truc genre « Il n’y a pas de mots », ou « je ne sais pas quoi te dire » ou « c’est terrible » ou qui vont m’expliquer qu’ils ont déjà vécu cela et que ça va passer…

    Bon alors ? Qu’est-ce que je veux dire par là ? Qu’il ne faut pas prendre de nouvelles ? Ou qu’il ne faut pas me parler ? Ou quoi ?

    Ben ce que je veux dire c’est que c’est normal !

    C’est normal de souffrir quand un être qui nous est cher disparait. C’est normal de ne pas savoir comment prendre la chose quand on est en face de quelqu’un qui souffre.  C’est normal d’essayer d’éviter le sujet quand on ne sait pas comment se comporter.

    Pas de haine ! Pas de rejet !

    Quand j’ai perdu ma première épouse, Élise, les gens venaient me voir et me disaient un truc genre « Et oui… C’est la vie ! » et moi de leur répondre cinglant « Et non, mon brave monsieur, c’est la mort ! »

    Ce n’était pas gentil, hein ? Aujourd’hui avec le recul, je trouve que je n’étais pas charitable, mais c’était « normal » ! Je ne savais pas, à l’époque le pouvoir des mots… Je n’avais que 33 ans ! Quand certains sont vieux à 16 ans, moi je suis resté « dans ma tête », comme Peter Pan pendant des années.

    Alors aujourd’hui quand je regarde ma vie, je me dis que c’est « normal ».

    Oui, il est normal d’avoir mal quand on perd un être cher. Il est normal d’avoir mal quand on rencontre quelqu’un qui souffre (cela s’appelle l’empathie). Il est normal d’avoir mal quand on vit, tout simplement !

    « Si vous ne voulez pas avoir mal, il suffit de ne pas naitre. » C’est simple non ?… Ah ?! Si vous lisez, c’est que vous êtes vivant ? Alors c’est trop tard… Il est « normal » de souffrir…

    Alors, comment savoir si je vais bien ?

    Tous les jours je m’observe, enfin, j’observe mon activité mentale, émotionnelle, physique, et environnementale (par mes 5 sens)… J’observe ma capacité à vivre, simplement pour être vivant, sans autre but que d’être vivant. J’observe ma capacité à retrouver mes ressources vitales, ma stabilité, ma verticalité, ma dignité d’humain, ma respiration…  Et pour cela j’utilise ce que je connais, la méditation de pleine conscience pendant 30 minutes à une heure …. cette durée est variable en fonction des des vagues (voir la suite)

    Lors que mon cerveau m’envoie un train de pensées qui génèrent chez moi de la tristesse, mon corps réagit et je pleure… En ce moment mon cerveau m’envoie ces trains de pensée par vagues discontinues… Sans que je sache réellement quand ça va arriver… Et quand ça arrive, eh bien…. Je pleure c’est tout !

    J’observe ma douleur, dans mon corps, quelquefois j’ai l’impression d’avoir un trou dans la poitrine, d’autres fois c’est un poids qui me pèse sur les poumons… D’autres fois, j’arrive même à perdre le contact et à être pris de sanglots violents qui finissent toujours par se calmer au bout d’un moment plus ou moins long…

    Je ne lutte pas, contre cette déferlante, je me laisse flotter puis je nage latéralement vers les eaux plus calmes et je regarde le courant passer… Ne pas lutter, ne pas éviter… Simplement flotter, maintenant que le courant est si fort… Flotter est la meilleure chose que je peux faire… Je fais toujours de mon mieux… Et mon mieux change d’instant en instant…

    Alors est-ce que je vais bien ? Oui je suis vivant et je flotte… C’est normal de se laisser flotter quand le courant est trop fort. Et chaque fois que le courant se calme je recommence à nager, latéralement, et j’observe le courant résiduel. Demain sera un autre jour…

    Alors est-ce que je vais mieux ? Oui je vais mieux, que si je coulais… Car alors je ne serai plus vivant… Être vivant c’est souffrir, et donner du sens à cette souffrance…

    Je donnerai du sens à postériori… ou pas… Va savoir… aujourd’hui je vais bien et c’est normal de souffrir quand celui avec qui on a vécu, rêvé, bâti et refait le monde pendant 57 ans… n’est plus…

    Y a-t-il des mots pour le dire ? Faites comme vous pouvez, comme vous le sentez, c’est normal ! Surtout, faites de votre mieux. Je vous aime.

    Et pour finir un petit sketch que j’aime bien de Dany Boon « Je vais bien, tout va bien…. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=BsibwbSD_0k&w=560&h=315]

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  • La méditation ce n’est pas fait pour se relaxer.

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    Hier, un patient m’a dit : « Je n’ai pas fait les exercices de méditation (espace de respiration de 3min) car je suis calme et je n’en ai pas besoin. »

    Alors je lui ai posé 3 questions.

    1re question : « Où est votre passé ? »

    Il me répond, comme beaucoup de personnes d’ailleurs, il est derrière moi… Et moi de lui dire « Derrière vous ? Il y a un tapis, et un mur. Je ne vois pas votre passé ! » Il se retourne en riant. « D’accord, il n’est pas derrière moi ! Mais je n’en sais rien, où il est ? Peut-être dans ma tête ? » Moi « Vous croyez ? » Lui « OK, OK… Il est dans ma tête! »

    2e question : « Où est votre futur ? »

    Il me répond « Là c’est plus facile ! Il est dans ma tête car il n’existe pas encore ! » Moi « D’accord, si vous voulez. »

    3e question : « Où est votre présent ? »

    • Il me répond, plus sûr de lui. « Il est autour de moi ! »
    • Moi « Vous croyez qu’il n’est que là ? »
    • Lui « Encore dans ma tête ? Oui ! Vous avez raison… Il est dans ma tête »
    • Moi « Si vous le dites, et c’est tout ? »
    • Lui « Oui ! C’est tout. Où pourrait-il être encore ? »
    • Moi « Donc le présent est autour de vous et dans votre tête ? Et donc votre corps ne participe pas au présent ? Vous êtes une tête sans corps ? Comme le Chat du Cheshire dans Alice au Pays des merveilles ? Quand j’étais petit, cette tête toute seule me terrorisait… pas vous ? »
    • Lui en riant « Ah oui c’est vrai que j’ai oublié mon corps ! »
    • Moi pour résumer « Donc le présent se trouve dans votre tête, votre intelligence,  dans votre corps, vos sensations, et dans le monde auquel vous accédez par vos 5 sens, c’est bien cela ? »
    • Lui « Oui ! C’est cela »

    Question subsidiaire : « Les choses qui sont importantes pour vous sont-elles toujours les mêmes dans tous les contextes ?
    Par exemple quand vous êtes au travail « Les choses importantes à vivre pour vous sont-elles les mêmes que quand vous êtes avec votre femme ou vos enfants ? »

    Il me répond : « Non bien sûr ! »

    OK alors où êtes-vous maintenant ?

    Il regarde autour de lui… « Chez le psy ? » Moi « Ça, c’est dans votre tête. C’est une étiquette sociale … Mais où réellement êtes-vous ? » « Dans une pièce ? » – « Et comment est-elle ? » -« les murs blancs… » – « Température ? » – « 22° ? » « Je continue, que ressentez-vous ? » – « Un tiraillement sur les épaules ? » – « Que pensez-vous ? » « Je me demande où vous voulez en venir ? »

    Bien, arrêtons 3 minutes… je recommence mon jeu de questions, mais en utilisant « l’espace de respiration« (Cela renvoie à la carte SIM, de l’article Qui suis-je…)…. Puis je lui demande « qu’avez-vous observé ? » – « J’ai observé que je suis un peu perdu, que je suis énervé et impatient. » – « Ça vous a relaxé ? » – « non pas du tout ! »

    « Eh bien voilà ! CQFD ! Vous avez observé que vous êtes impatient… Est-ce le moment de faire une action qui nécessite de la patience ? Certainement pas… Qu’est-ce qui est important pour vous maintenant ? » –  « Je veux comprendre ! »

    « Super ! La valeur fondamentale qui vous guide est liée à l’apprentissage. Dans le contexte où vous êtes est-ce normal ? » – « Oui, bien sûr ! »

    « Imaginons 5 minutes que vous êtes avec votre fils, et qu’il vient vous voir pour l’aider à faire ses devoirs, alors que vous êtes dans le même état émotionnel que va-t-il se passer d’après vous ? » – « Et bien il y a des chances que je l’envoie bouler ! »

    OK … Et quelles sont vos valeurs dans le contexte « Rôle de parent » ? « Ah oui, bien sûr… Certainement pas de l’engueuler pour rien… »

    Moi de lui dire : « Que s’est-il passé ? Vous avez seulement changé de contexte et les valeurs changent… Comment savoir où vous êtes ? Dans quel contexte vous êtes ? »

    Lui, pensif « Il faut que j’observe mes pensées, mes sensations et mes 5 sens ? »  Moi « OK… » Lui « Mais je n’y arriverai pas je vais être dans le feu de l’action… »

    Moi « C’est pour cela qu’il faut s’entrainer ! Et la méditation c’est exactement cela, observez un objet volontairement dans l’instant présent, et ce n’est pas facile ! »

    Lui « Donc la relaxation et la méditation n’ont pas le même but ? C’est ça que vous vouliez me faire comprendre ? Donc je vais faire mes exercices… Vous êtes très convaincant ? » Moi « Si vous vous êtes convaincu, cela me suffit… et bravo pour votre observation. » Lui « Oui, je vais faire mes exercices ! J’ai compris ! L’important c’est d’observer... » Moi « On peut résumer cela comme çà au moins au début… BRAVO ! »

     

     

     

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  • Valstartan !? J’ai les tempes qui battent !

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    En 1996, je découvre un beau matin par une rectoragie que je suis atteint d’une polypose génétique, qui a dégénéré en cancer… J’en perds mon colon, mon rectum et beaucoup de mes illusions sur la vie et la sécurité qu’assure notre mode de vie.

    Les années passent et je m’adapte comme je peux à ma nouvelle situation, je change de vie et de métier. Progressivement le stress lié au choc initial se dissipe dans les méandres de ma mémoire. J’aime ma nouvelle vie, je suis handicapé, mais je me suis adapté. je suis ce que l’on appelle un TIH (travailleur indépendant handicapé).

    Les dommages collatéraux du cancer et des changements vécus sont nombreux comme je l’ai expliqué dans d’autres de mes articles. Un des changements vécus presque de manière concomitante, ces mon hypertension qui apparait à cette époque. Y a-t-il une relation de cause à effet ou simplement est-ce un hasard ? Allez savoir…

    Depuis cette époque donc depuis 1996, je prends une molécule qui s’appelle valstartan dans un médicament qui s’appelle TAREG 160. Puis les années suivantes je reste avec ce médicament qui convient parfaitement à mon état, et j’ai une tension de jeune homme de 13/7… « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » comme dirait Candide, fidèle adepte de Leibniz à travers Pangloss…

    En 2006, un changement se profile à l’horizon… Je passe sous valstartan, générique, du laboratoire Biogaran. Là, je pense comme beaucoup d’entre nous, c’est normal, et cela permet de baisser le cout des frais de santé… Ça va dans le bon sens…

    Sauf qu’en septembre lors du renouvellement, le pharmacien me dit, Biogaran est en rupture de stock, donc voici le Valstartan que nous avons, Arrow Labs, et je me dis bon c’est pareil.  La molécule active est là, pourquoi pas ?

    Ce matin j’écoute la radio et j’entends sur France Inter : « Le valstartan, contient des substances cancérigènes, il est donc retiré des pharmacies, prenez contact avec votre médecin. »

    Je prends immédiatement RENDEZ-VOUS avec mon médecin pour lundi prochain, et je m’en vais lire sur internet le pourquoi du comment de la bécane à Jules, et je lis sur le site de France bleu… Que les laboratoires concernés sont (la liste) et dans la liste je trouve le mien de labo… Arrow Labs… Mince ! Mais je lis aussi Biogaran et j’apprends que la rupture de stock est due à un premier rappel des médicaments concernés, et c’est pour cela que je n’ai pas eu mes « Biogaran » … Aïe…

    Et ça fait combien de temps que ça dure ? Il y a une alerte maintenant, mais depuis combien de temps je prends des substances « possiblement cancérigènes » ? Là je sens mes tempes qui tapent très fort, encore le cancer ? Merde alors ! Je vais mourir un jour, mais je ne suis pas pressé et le cancer, je connais déjà… Si je pouvais éviter de recommencer, ce serait mieux, je pense, non ?

    Je sens monter en moi l’angoisse ! Mon cerveau me sert des pensées comme :

    • Et ça recommence !
    • Je n’ai vraiment pas de chance !
    • Et pourquoi toujours sur moi ?
    • J’ai peur de recommencer à souffrir ! J’ai envie en fuir… De frapper sur la table…
    • Je sens mon corps tout entier qui se révolte…

    Alors je me pose, j’arrête de bouger… Et je commence une méditation qui s’appelle « espace de respiration pour faire face »… « C’est comme ça maintenant ! » « L’avenir sera ce qu’il sera, je verrai bien » « j’ai en moi les ressources pour que ça aille »…

    Je me pose. Qu’est-ce qui dépend de moi ? De prendre RENDEZ-VOUS avec mon toubib… C’est fait ! Il ne faut pas arrêter le traitement, car sinon je peux en mourir. Donc je continue à prendre cette merde en attendant mieux… On verra lundi, ce n’est pas en 3 jours que je vais déclarer un cancer, et même si c’était le cas… Que puis-je y faire maintenant ?

    C’est une situation très inconfortable… mais finalement je le savais au fond de moi, non ? Quand on fabrique des médicaments dans des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme, et où les humains sont traités comme du bétail, que puis-je attendre d’autre ? Nous voulons faire des économies sur le dos de notre humanité… Les baskets fabriquées par des gamins qui ne peuvent pas aller à l’école… Les gens qui veulent toujours des prix plus bas, sans regarder les conséquences de ces baisses de prix… On tire les prix vers le bas et … On mange de la merde ! On fabrique de la merde… Et finalement on détruit notre planète. Alors on peut me traiter de Bobo avec mes idées de commerce de proximité, de déplacements réduits ou des covoiturages, le vélo ou l’agriculture bio…

    Je persiste et signe. Il ne faut pas sacrifier notre santé, notre planète pour une simple histoire de coût… Vous croyez que le bonheur c’est de gagner beaucoup d’argent ? Ou de vivre entouré d’amour ?

    Dans vivre entouré d’amour, il y a VIVRE et AMOUR…

    Bien sûr nous avons besoin d’un minimum de revenus… Et cela c’est le rôle de la solidarité entre « HUMAINS » … Bouuhhh encore un mot qui perd son sens devant « MONNAIE »…

    Le monde est-il sérieux ? Mon angoisse est tombée… Je verrai mon toubib et je vais continuer l’enquête … Depuis combien de temps c’est le B… avec cette molécule ? Et je vais vous apprendre l’espace de respiration pour faire face gratuitement, si vous voulez.


    Inscrivez-vous au prochain groupe de méditation en visioconférence et/ou sur place pour mercredi prochain…. (5 décembre 2018) …
    sur http://agenda.carnicelli.fr

     

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  • Non la dépression n’est pas réservée aux faibles !

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    La dépression est une maladie extrêmement courante en France actuellement. L’INSERM estime que 25% des Français vivent au moins un épisode de dépression dans sa vie et en 2010 au moins 7,5% des personnes de 15 à 85 ans ont déclaré un épisode de cette maladie. Alors qu’en pensez-vous c’est courant ou pas ? Vous vous rendez compte que 1 Français sur 5 est concerné dans sa vie !

    Le risque le plus important de la dépression est le suicide et celui-ci augmente avec les rechutes… Il est multiplié par 21 par épisode de dépression… Et chaque personne qui a eu un épisode de dépression à un risque de rechute très important, jusqu’à 5 rechutes en moyenne dans le monde. Il existe des protocoles de prévention de la rechute comme MBCT (la thérapie basée sur la pleine conscience) qui est plutôt efficace, et je reviendrai dessus dans un prochain article.

    Aujourd’hui je vais juste aborder l’impact de l’entourage du dépressif sur sa guérison et sa capacité à surmonter la maladie.

    J’entends souvent ces phrases :

    • Il s’écoute trop c’est pour cela qu’il ne peut pas s’en sortir.
    • Il manque de volonté
    • Il est faible

    Est-ce fondamentalement faux ? Non bien sûr… Mais il ne faut pas confondre déprime et dépression… Dans la dépression il y a une notion de durée des symptômes (au moins 15 jours) et il y a une identification des symptômes qui peut être aidée par le Questionnaire de Beck, par exemple.

    Mais comment ça arrive ? Est-ce réservé aux faibles ?

    NON ! Il y a des causes multiples qui ont pu être identifiées :

    • Le stress : Les risques psychosociaux sont un des facteurs déterminants dans beaucoup de cas, mais pour les récidives, nul n’est besoin de ces facteurs.
    • La génétique : Et oui nous ne sommes pas égaux devant le risque
    • Les facteurs toxiques : Alcool, tabac, autres drogues
    • Les facteurs sociaux : le grand écart entre cultures, les stress religieux
    • Les facteurs somatiques : hormonaux, hypothyroïdie, Maladie (VIH, Hépatites)
    • Les troubles psychiatriques associés : TAG, TOC, schizophrénie
    • Les troubles de la personnalité : dépendante, schizoïde, antisociale
    • Et tous les accidents de la vie : Deuils mal vécus, séparation, divorce, violences conjugales

    Alors il n’y a que les faibles ? Vous êtes surs ?

    Combien ai je vu de ces ténors du commercial, ou ces chefs d’entreprises qui « ont réussi » se retrouver dans cette maladie.

    Vous vous croyez à l’abri parce que vous réussissez dans la vie professionnelle ?

    Savez-vous que le burnout guette tout particulièrement ceux qui sont le plus méritants dans les entreprises ? Ce sont les plus « battants », les plus engagés qui risquent le plus … Sont-ils faibles pour autant ?

    Il est étonnant que dans notre pays la dépression soit vue comme « une maladie de faibles qui ne touche que ceux qui s’écoutent trop »… Il serait de bon ton de ne pas s’écouter !

    Et bien si ! C’est justement cela qui fausse les choses… Il est de bon ton de commencer à s’écouter justement… Prendre le temps de… prendre le temps de s’écouter. Une fois malade la volonté ne suffit plus… Aider son organisme à entretenir un bon niveau de sérotonine, c’est plus qu’une question de volonté, pensez-y !

    Vous connaissez le piège du bonheur ? Vous connaissez la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) ? Non ? Alors lisez, un peu, d’autres articles sur ce sujet… Ce blog en est plein. 🙂

    Voici une petit vidéo que je trouve très éclairante que j’ai trouvé sur Youtube … Amusez-vous bien…

     [youtube https://www.youtube.com/watch?v=e9dZQelULDk]

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